M6 Nicolas de Tavernost PAF la main à David Larramendy
«Attention, j’ai vu dix fois le concert d’adieu des Rolling Stones…» se moquait début avril Maxime Saada, le patron de Canal+, au moment d’évoquer le départ de M6 de son illustre homologue, Nicolas de Tavernost. Et c’est vrai qu’on a du mal à concevoir que se sont achevées définitivement mardi, avec le passage de témoin à David Larramendy, les trentesept ans de carrière de ce vieux renard du PAF au sein de la chaîne qu’il a cocréée, sans tellement de tambours et encore moins de trompettes. Face à l’Association des journalistes médias (AJM), le 6 avril, Nicolas de Tavernost prévenait en tout cas que ce départ ne signifiait pas pour lui la retraite, malgré ses 73 ans. David Larramendy, 50 ans, semble loin de la personnalité tapageuse de son prédécesseur, jamais avare d’une vacherie contre un concurrent ou d’une anecdote sur sa pingrerie légendaire. «Il était important d’avoir un candidat interne pour ne pas tout bousculer, a pointé Nicolas de Tavernost face à l’AJM. David Larramendy est doué en beaucoup de choses, il a une double formation d’ingénieur et de commercial. Cela fait dix ans qu’il est à la régie publicitaire, qui a surperformé sur sa période. C’est un gars avec des valeurs, loyal, assez RSE [responsabilité sociétale des entreprises, ndlr], moderne.» Formé à Supélec et à la Wharton School de l’université de Pennsylvanie, le discret Larramendy a connu une brève expérience de banquier d’affaires chez Goldman Sachs avant de rejoindre le groupe M6 dès 2008. Il a ensuite grimpé les échelons depuis la filiale de vente à distance Ventadis, jusqu’à la direction générale de la régie publicitaire de M6, en 2015. En tandem avec le directeur des programmes, Guillaume Charles, Larramendy aura pour défi de juguler l’érosion des audiences de M6 et RTL, tout en transformant son modèle, toujours très linéaire, vers le numérique. Pas une mince affaire.