Taylor Swift à Paris en cinq chiffres zinzins
La Défense Arena pleine à craquer, hôtels pris d’assaut… La pop star américaine a entamé jeudi la partie française de son «Eras Tour» qui bat tous les records.
Depuis plusieurs jours, les tentes s’alignaient sur le parterre de la Défense Arena et les fans trépignaient. A 20 heures jeudi, la chanteuse Taylor Swift a entamé la partie française de son Eras Tour. Avec des shows tout en longueur, en costumes et en couleurs, la série de représentations débutée en mars 2023 aux Etats-Unis bat tous les records. A commencer par celui de tournée la plus lucrative de tous les temps, avec plus d’un milliard de dollars de billets écoulés. Du jamais-vu. A l’échelle internationale, le succès explosif de la pop star de 34 ans ne surprend pas. En France, en revanche, il n’avait rien d’évident. Après un bide en 2011 devant un Zénith de Paris à moitié rempli, un concert en petit comité à l’Olympia en 2019, «Tay-Tay» revient après de longues années en icône pop chez les Frenchies désormais convertis. Libé illustre ce retour en force en cinq chiffres.
250 000 billets vendus
C’est comme si toute la ville de Bordeaux était peuplée de «swifties», petit nom des fans de la chanteuse américaine. De passage sur France Inter jeudi, le tourneur français de Taylor Swift et directeur général d’AEG Presents France (deuxième organisateur de concert au monde), Arnaud Meersseman, dresse le bilan : quasiment 250 000 places ont été vendues pour les six dates de l’artiste dans l’Hexagone. Des billets écoulés en quelques secondes en juillet: plus d’un million de personnes ont tenté de se les procurer pour chacune des représentations.
Du 9 au 12 mai, la star enchaînera ainsi ses compositions sur la scène de la Défense Arena à Nanterre. Les 2 et 3 juin, elle sera sur celle du Groupama Stadium à Lyon. Avec, à chaque fois, une performance de près de trois heures et demie, organisée en plusieurs parties et enchaînements de costumes. «Une artiste qui joue trois heures et demie par soir, quatre soirs d’affilée sans pause, je n’ai jamais vu ça de toute ma carrière», souffle Arnaud Meersseman. Le tourneur préfère toutefois garder le silence sur une donnée: le coût total du show.
Des packs VIP à 2 000 euros
L’événement est «complètement hors norme». Interrogée par TF1 jeudi, la vice-présidente de Paris la Défense Arena, Bathilde Lorenzetti, fait du Eras Tour la tournée de tous les records pour la salle située à Nanterre, en région parisienne. Face à l’affluence, le lieu a dû revoir sa jauge de visiteurs à la hausse, passant de 41 000 places à 45 000. Autrement dit : aucun siège ne sera libre dans les tribunes, qui n’avaient pas été aussi remplies depuis l’ouverture de l’endroit en 2017. La vice-présidente prévient toutefois les déçus qui ne seraient pas parvenus à obtenir leur ticket d’or : «Il est inutile de venir autour de l’Arena pendant le concert, ils n’entendront rien du tout.» La performance se déroule en enceinte fermée. Pour compenser, l’organisation a toutefois doublé le nombre de points de vente de tee-shirts et autres goodies autour de la salle. Autre record pour l’Arena : d’après BFM TV, 8 000 packs VIP auraient été vendus. Un volume «exceptionnel» d’après Bathilde Lorenzetti. Un prix aussi puisque ces places de luxe auraient atteint les 1500 voire 2 000 euros. Beaucoup plus cher que les billets VIP de Céline Dion qui, d’après BFM TV, s’élèvent par exemple à 850 euros.
Des hôtels 54 % plus chers
En France aussi, le phénomène – débattu – des «Taylornomics» ou «Swiftonomics», conceptualisant un impact macroéconomique de la chanteuse, fait parler de lui. A Lyon, par exemple, les hôtels enchaînent les réservations. D’après France Info, ces établissements affichent un taux de remplissage de 80 % en moyenne, contre 30 à 50 % maximum pour un week-end similaire. Auprès du même média, la directrice de la promotion de l’office de tourisme de Lyon, Mathilde Carpentier, souligne que la tendance se confirme également pour les locations «chez les privés, pour les meublés, etc.».
De quoi mettre en marche une sempiternelle règle économique: si la demande s’envole, les prix décollent. Une étude de l’entreprise spécialisée en analyse de données du secteur hôtelier Lighthouse, citée par 20 Minutes, estime que les tarifs des hôtels de Lyon auraient augmenté de 54 %, contre 5 % à Paris.
9 000 passagers Flixbus en plus
Faire des Swifties des «Flixies», Flixbus en rêve. L’entreprise de gestion de flottes d’autocars l’admet dans un communiqué paru en début de semaine et cité par BFM Business. Déjà dopées par les ponts du mois de mai, ses réservations à destination de la capitale profitent aussi de l’effet Taylor Swift. «Ce surcroît inattendu de demande représente entre 2 et 4 % des réservations Flixbus depuis ou vers Paris sur la semaine du 6 au 12 mai», estime la société. Au total, un sondage mené auprès de ses clients lui permet d’estimer qu’entre «7000 et 9500 billets vendus pour cette semaine» sont liés au concert de la pop star. Des départs aussi bien prévus depuis la Normandie que depuis les Hauts-deFrance, Reims, Rennes et même la Belgique.
20 % d’Américains à la Défense Arena
Pour admirer Taylor Swift, certains ont parcouru plus de 7 000 km. Dans la foule des shows de la Défense Arena, 20 % des fans devraient être américains. Cette surreprésentation, le site d’information québécois Noovoo Info l’explique par le prix des places. Outre-Atlantique, les billets du Eras Tour se sont parfois vendus à plus de 1 000 dollars (928 euros). A Paris, hors pack VIP, ils se sont écoulés entre 69,50 euros et 245,50 euros. Résultat : pour un Américain, il n’y a pas une grande différence de prix pour se déhancher en live sur Shake It Off en Europe ou à quelques kilomètres de chez lui. Auprès de Noovoo Info, la porte-parole de l’agence de voyages en ligne Expedia, Melanie Fish, illustre : «Je peux soit dépenser 1 500 dollars pour aller voir mon artiste préférée à Miami, soit prendre ces 1 500 dollars et acheter un billet de concert, un billet d’avion aller-retour et trois nuits d’hôtel.» Et s’offrir au passage un petit voyage en France. De quoi renforcer une tendance que la porte-parole appelle le «tourisme de tournée» et faire toujours plus chauffer le tarmac des aéroports.
présidente (PS) de la région Occitanie, en réaction aux attaques de l’insoumise Rima Hassan
Elle n’avait rien demandé. En repos comme beaucoup de responsables politiques pour ce long pont de mai, Carole Delga a vu ses notifications sur X s’enflammer. La raison ? Un post de la candidate insoumise aux européennes Rima Hassan utilisant une photo d’elle en meeting le 24 mars à Toulouse en l’associant à une phrase prononcée, elle, quelques jours après le 7 Octobre : «Oui, il faut interdire les manifs propalestiniennes en France.» Et ce commentaire de la Franco-Palestinienne : «La gauche coloniale.» Jeudi, l’équipe de la socialiste a contacté Libération pour se défendre et accuser LFI de «fake news» : «Il faut replacer une bonne fois pour toutes mes propos dans leur contexte : j’ai été interviewée [sur Sud Radio, ndlr] quatre jours après l’attaque terroriste du Hamas, après le plus grand pogrom du XXIe siècle, dans un instant où la tension était à son comble. J’ai toujours défendu ardemment la liberté d’expression et le droit de manifester, dans un esprit pacifique et sans violence. L’émotion était telle que la sécurité publique, cette semaine-là, n’était pas garantie et que le danger de graves troubles était réel. Les préfets interdisaient les manifestations partout en France.» Fustigeant une «campagne de déstabilisation du débat public […] dangereuse pour le fonctionnement de notre démocratie», la présidente socialiste de la région Occitanie, qui s’est toujours opposée à une alliance avec les insoumis, appelle «à un rassemblement allant de Clémentine Autain jusqu’à Pascal Canfin». Interview à lire sur