Voyou «Etre seul ne veut pas forcément dire être sans personne»
Après avoir rempli l’Olympia en janvier et rendu hommage à Françoise Hardy, le chanteur, passé maître dans l’art de mettre de la joie dans la mélancolie du quotidien, revient avec un nouvel EP dont il raconte la conception de la pochette, signée par la photographe Alice Moitié.
La photographe. «J’ai l’impression qu’elle réfléchit toujours un peu à côté de la plaque. Elle aime bien que ce soit un peu absurde et se fiche de la qualité. Elle est très consciente qu’aujourd’hui, les gens sont habitués aux images faites avec des téléphones. Pour la pochette, elle a utilisé son téléphone en sachant qu’elle allait tout retoucher après avec l’intelligence artificielle. Ce n’est pas grave si l’image est moche tant qu’elle raconte quelque chose. J’ai beaucoup douté de cette pochette, de sa cohérence avec les chansons. Je doute toujours de tout et notamment des images parce que c’est une partie que je ne maîtrise pas aussi bien que la musique. Maintenant que c’est sorti, je suis heureux d’avoir fait une pochette différente des précédentes et je me suis aperçu qu’il y avait plus de cohérence que je ne le pensais au départ entre les chansons, le titre et la pochette. Etre seul, cela ne veut pas forcément dire être sans personne. On peut parfois se sentir très seul alors qu’il y a plein de gens qui dansent autour de soi.»
Les personnages. «Ils n’ont pas été réfléchis. Alice Moitié ne cherchait pas à représenter différentes facettes de moi ou de mon univers. Le disque s’appelle Seul et ça nous amusait de montrer sur la pochette quatorze Voyou déformés. Tout le monde se ressemble un peu et tout le monde est très différent. J’aime bien l’idée que ce ne sont plus tes chansons
Les costumes. «On a fait ça assez vite. Ma styliste me disait : “Vas-y, mets ça avec ça”. Je ne serais plus capable de monter sur scène ou de prendre des photos avec mes vêtements de tous les jours. Ça me mettrait vraiment mal à l’aise. Même si pour les photos c’est différent parce que quelqu’un vient donner une image de moi. Le costume, ça reste une armure. Une façon de dire aux gens: je mets quelque chose de spécial pour ce moment qui m’autorise à être moi-même tout en étant en représentation.» une fois qu’elles sont sorties. Chacun peut se projeter comme il veut, alors autant donner à voir des personnages aléatoires plutôt que d’essayer de coller à quelque chose de personnel et de rétrécir le champ de vison. Quand on n’a pas la réponse, ça laisse des points de suspension qui donnent toujours des choses intéressantes.»