L’Italie dit «basta» au yoga avec des chiots
On ne peut pas dire qu’on ait été emballé par le concept. Surfant sur la zoothérapie et l’engouement général pour le yoga comme remède au stress urbain, les cours de «puppy yoga» («yoga avec chiots» en français), venus des Etats-Unis, ont essaimé dans l’Hexagone et en Europe depuis 2023. Le principe : trente minutes de yoga doux et vingt minutes de câlinage (ou l’inverse) avec de jeunes labradors, cavaliers kings charles et autres canidés juvéniles. Forcément, ça a de quoi attirer le chaland, surtout si on peut mettre une photo mignonne en story.
Mais voilà : la pratique n’a pas grand-chose à voir avec du yoga et ce petit business, qu’on présume lucratif, commence à faire grogner vétérinaires ou défenseurs des animaux. Anecdotique?
nd L’Italie ne le voit pas de cet oeil et a décidé d’y mettre fin En avril, le ministre de la Santé du gouvernement néofacho de Giorgia Meloni a annoncé interdire le puppy yoga au nom du bienêtre animal.
Selon une note du ministère transalpin, si ces séances relèvent de l’«intervention assistée avec animaux de compagnie» –la zoothérapie– réglementée, alors elles «ne peuvent pas être réalisées sur des chiots mais uniquement sur des adultes, condition nécessaire pour protéger leur santé et leur bien-être». Conséquences: les régions decinq vront être en mesure de contrôler et faire cesser ces activités illégales. La presse, à l’instar de la Stampa qui a enquêté sur cette «mode» et les questions éthiques et sanitaires qu’elle pose, rappelle qu’une plainte avait par ailleurs été déposée à Milan par l’association de défense animale LNDC Animal Protection
pour des soupçons de mauvais traitements. En cause, également: l’argument avancé par leurs promoteurs selon lequel ces cours avec des humains participent à la socialisation de chiots de 6 à 8 semaines. Alors qu’ils ne sont pas encore vaccinés, selon France 3, et que la présence de leur mère suffit. La présidente de LNDC, Piera Rosati, voit en effet dans cette pratique qui se revendique du «pet yoga» une «véritable exploitation à des fins commerciales» de chiots «utilisés comme des objets pour faire commerce».