Tout, tout de suite
Le 13 fŽvrier 2006, on dŽcouvrait non loin d’une voie de RER le corps suppliciŽ et agonisant d’un jeune homme de 23 ans, qui, en dŽpit des efforts des soignants, dŽcŽdera quelques heures plus tard. Son nom ? Ilan Halimi. App‰tŽ par une jolie fille, ce vendeur de tŽlŽphones fut kidnappŽ par quelques brutes r•vant dŽjˆ d’une ran•on mirobolante. Leur victime avait ŽtŽ choisie par hasard, ˆ un dŽtail pr•s : il Žtait juif et donc, aux yeux des mal- frats, forcŽment riche. Rapidement, la police dŽmant•lera ce rŽseau, dŽsormais connu sous le nom de Ç gang des barbares È avec, ˆ sa t•te, Youssouf Fofana. Apr•s Alexandre Arcady (24 Jours, d’apr•s le livre de Ruth Halimi et Emilie Fr•che), c’est au tour de Richard Berry de s’emparer de ce fait divers, en se basant sur le roman de Morgan Sport•s, Tout, tout de suite (prix InteralliŽ 2011) Ð m•me si les noms y avaient ŽtŽ modifiŽs. CinŽaste pas toujours convaincant, le comŽdien propose ici un film digne, qui, malgrŽ quelques maladresses formelles et quelques dŽtails trop insistants, a su restituer les faits sans jamais tomber dans la simplification outranci•re. Berry (par ailleurs tr•s bon dans le r™le du p•re) a su ainsi parfaitement osciller entre le calvaire d’Ilan Halimi, la mŽcanique criminelle qui dŽpasse ses instigateurs et la procŽdure polici•re. Au-delˆ du rŽcit et de la question de l’antisŽmitisme, Tout, tout de suite impose un regard sociŽtal bien plus vaste, ˆ la fois terrible et complexe. (En salles le 11 mai)