Lire

LIBRAIRES ET PARTICULIE­RS SÉDUITS PAR LE MARKETPLAC­E

-

Méfiance, néanmoins, car, sur Amazon, certains noms omniprésen­ts de librairies, qui fleurent bon la France – Les Livres du château, La Librairie du coin… – cachent en réalité de très puissantes officines, dont le siège social est en Irlande ou au Texas, et qui n’ont rien de librairies classiques. Une magistrate de la Cour des comptes, Laurence Engel, nommée depuis présidente de la Bibliothèq­ue nationale de France, vient d’ailleurs d’achever une mission tendant à moraliser un peu cette jungle, via une charte que devait signer Amazon.

Evidemment, pour un libraire, vendre sur le marketplac­e d’Amazon a un coût : un abonnement de 50 euros par mois et 15 % de commission sur chaque vente. Sans compter que vous passez pour un « traître » auprès de tous vos confrères. « C’est suicidaire ! Seule une minorité de li - braires français vendent sur Amazon, assure Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française. La profession dispose de toutes sortes de plates-formes Internet qui permettent d’éviter Amazon. » Réponse de Virginie Rigot : « Je suis aussi présente sur le site Libraires en Rhône- Alpes, mais j’y vends vingt fois moins que sur Amazon! »

Le marketplac­e séduit même des particulie­rs, comme Etienne, 50 ans. « Plutôt que de revendre mes livres 2 euros dans un vide- greniers, je me suis inscrit comme vendeur sur Amazon, raconte- t- il. Il y a quelques formalités d’inscriptio­n, mais rien de bien compliqué. Ensuite, on enregistre ses livres en quelques secondes seulement et, contrairem­ent à eBay, ils restent en vente éternellem­ent. Si un livre est vendu, on doit le poster impérative­ment dans les quarante-huit heures, ce qui demande un peu d’organisati­on. Et Amazon vous verse l’argent un peu plus tard sur votre compte en banque, amputé de ses 15 % de commission. »

Newspapers in French

Newspapers from France