Lire

L’APPEL DE

-

Ce secteur éditorial monte en puissance depuis cinq ans en France, où il connaît un succès inouï : 135 000 exemplaire­s vendus pour le premier tome de Beautiful Bastard en grand format (Hugo, 2013) et 185000 en poche (Pocket, 2014) ; de 170 000 à 330 000 exemplaire­s pour les cinq After d’Anna Todd; plus de 100000 pour chaque épisode de Crossfire par Sylvia Day [source : Institut GfK]. De quoi exciter l’appétit des éditeurs : les promoteurs « historique­s » de ce genre éditorial (J’ai Lu et Harlequin) ont ainsi vu arriver dans le secteur Michel Lafon et, surtout, Hugo & Cie. Par la suite, les éditions Bragelonne, spécialisé­es dans la fantasy, ont créé le label « Milady Romance ». Début 2015, la prestigieu­se maison JeanClaude Lattès lançait à son tour la collection « &moi », sur une idée de la directrice, Isabelle Laffont, et de Marie Buhler, qui travaillai­t sur le domaine étranger : « Nous avons toujours été une maison hétéroclit­e, assume-t-elle, publiant Dan Brown aussi bien que Delphine de Vigan. L’idée d’une collection était d’identifier clairement ces romans dans notre catalogue, contrairem­ent à Cinquante Nuances de Grey. »

E. L. James, auteure de la fameuse trilogie, a créé un véritable appel. « Lattès nous a offert une très belle voie pour s’avancer dans ce domaine », témoigne Tiffany Gassouk, responsabl­e éditoriale chez Calmann-Lévy, qui vient de publier Mon cher stagiaire d’Anouk Laclos (pseudonyme), romance

• érotique qui inverse les codes, avec l’initiation sexuelle d’un jeune stagiaire par sa patronne. Des Etats- Unis, Colleen Hoover nous le confirme : « Ce phénomène a fait revenir beaucoup de gens à la lecture. De très nombreuses lectrices m’ont dit être venues à mes livres par cet ouvrage-là. » Agent littéraire à La Nouvelle Agence, Anne Maizeret représente en France Anna Todd, Colleen Hoover, Sylvia Day ou Jamie McGuire. Pour elle, « l’effet Cinquante Nuances a généré des situations d’enchères très fréquentes. J’avais cinq ou six concurrent­s décidés sur un même titre ». Propos confirmés par un autre éditeur pour qui : « C’est devenu difficile car il nous faut lire, agir, et acheter très vite », évoquant aussi « un fort accroissem­ent du nombre de textes qui arrivent ».

Newspapers in French

Newspapers from France