Mensonges et vérité chez les Anglais
entils bobards, vagues affabulations, et bons gros mensonges ! Juliette Pommerol, l’héroïne de ce court roman, est la spécialiste du genre. Cette fois-ci, la victime de ses histoires… c’est elle-même! Quand cette peste de Flavie se moque d’elle en lui rappelant ses vingt-deux doudous emmenés en classe de neige, Juliette bouillonne. Et quand ensuite Flavie la nargue en expliquant qu’elle part dans une famille en Angleterre cet été, Juliette craque. Piquée à vif, la petite Pommerol décoche un courageux et définitif : « Arrête tes salades. Moi aussi je pars en Angleterre. » Oups ! Trop tard ! Même devant la stupéfaction de ses parents, Juliette ne peut plus faire demi-tour. Alors, elle continue d’alimenter le mensonge : elle rêve de partir seule dans ce pays inconnu, elle adore le camping, les musées…
Et c’est ainsi que Juliette Pommerol se retrouve seule face à une famille d’« Angliches » – la mère hurlant « Djoulièèèèèète Pommewooool » en la voyant. Et la voilà embarquée pour quatorze jours chez les Littlestone. « Ayoutaïeud ? » Lui demande le père de famille ! Il va falloir être en forme parce que c’est parti pour des cavalcades au pas de course dans Londres et surtout un séjour surprise en Ecosse pour cette petite Française . Ce roman est court, joyeux et débordant de tendresse. Valentine Goby est particulièrement douée pour évoquer les relations entre Juliette et sa famille. Elle décrit joliment les habitudes entre la mère et la fille (les battements de cils contre la joue, les baisers papillon et autres baisers de lionceau…). Et bien sûr les mots anglais en phonétique sont savoureux : « Areyouinmaïtim ? » R.B.
Valentine Goby,