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Elie Wiesel,

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Rescapé du camp d’exterminat­ion d’Auschwitz, Elie Wiesel avait dédié sa vie à la lutte contre l’oubli, l’injustice et l’indifféren­ce. L’écrivain s’est éteint à New York, le 2 juillet dernier, à l’âge de 87 ans, laissant derrière lui une oeuvre immense entièremen­t tournée vers l’Holocauste et le devoir de mémoire. Juif né dans une famille hongroise, traumatisé par une guerre qui le laisse orphelin et apatride, il est recueilli en France par l’OEuvre de secours aux enfants. Après avoir obtenu un doctorat de philosophi­e à la Sorbonne, il se tourne vers l’écriture pour enfin mettre des mots, aussi « maigres, pauvres ou pâles » soient- ils, de son propre aveu, sur l’horreur de la Shoah. Son premier ouvrage, préfacé par François Mauriac et intitulé La Nuit, largement autobiogra­phique, relate ainsi son expérience des camps de la mort. Qualifié de « messager de l’humanité » par l’Académie suédoise qui le sacre Prix Nobel de la paix en 1986, Elie Wiesel était avant tout un survivant investi d’une mission de fraternité entre les peuples. A la tête de la fondation Elie-Wiesel pour l’humanité, il s’est activement dressé contre l’injustice et l’oppression, du Darfour à la Bosnie-Herzégovin­e, de l’Afrique du Sud au Rwanda. Maintes fois primé pour son action, Elie Wiesel a cependant décliné la présidence de l’Etat d’Israël, déclarant qu’il restait profondéme­nt « écrivain » . Avec lui, c’est une conscience du monde, doublée d’un des derniers grands témoins de la Shoah, qui s’en est allée. Camille Perrier

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