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Nouvelle vague

William FINNEGAN Une autobiogra­phie du journalist­e du New Yorker qui raconte sa passion du surf.

- A.F.

En 2016, le prix Pulitzer a eu la bonne idée de couronner parmi ses lauréats de l’année le livre intense d’un fameux journalist­e du New Yorker. Reporter chevronné ayant à maintes reprises été sur le front des opérations, William Finnegan y rend hommage à « une vie de surf ». Ces Jours barbares salués conjointem­ent par Anthony Doerr et Rodrigo Fresán démarrent à Honolulu au milieu des années 1960. Une époque où le jeune Bill surfe déjà depuis trois ans. Né à New York, William Finnegan a d’abord grandi en Californie où il est monté pour la première fois sur une planche verte, un jour d’été.

Autour d’un gamin ne reculant jamais devant la bagarre, on trouve une mère conciliant­e qui lit Joan Didion, milite et élève ses quatre enfants. Le père, lui, est un fort en gueule qui travaille pour la télévision et qui excellait encore il y a peu sur la glace, équipé de patins. Les parents de William sont du genre compréhens­if, ils lui laissent la bride lâche et les coudées franches. Et ne craignent surtout pas qu’il cherche toujours le bon spot en s’attachant avec fougue à lire une vague, à la déchiffrer.

« Presque tout ce qui se passe dans l’eau est indicible – tout langage est inadapté », explique fort bien le mémorialis­te avisé. Celui-ci arrive pourtant à trouver les mots pour faire partager sa passion pour le surf. Plus qu’un sport à ses yeux : un refuge, un rempart, une rai- son de vivre. L’intrépide William Finnegan, on ne le quitte pas d’une semelle lorsqu’il voyage aux îles Fidji et en Australie, à Java ou en Ethiopie. Quand il essaye le LSD, quand il tombe amoureux de demoiselle­s prénommées Caryn ou Sharon. Quand il s’improvise tour à tour pompiste, voiturier dans un restaurant, vendeur en librairie ou serre-frein à la Southern Pacific. Quand il claque ses premiers salaires en planches de surf. Quand il décide de s’engager dans la presse, en cherchant pour ses articles la transparen­ce et la précision.

Jours barbares est un volume plein comme un oeuf. Page après page, le lecteur partage des aventures pour le moins singulière­s. Et apprend à mieux connaître un type épris de liberté, qui trace continuell­ement sa propre voie. Sans jamais perdre de vue l’océan et ce qu’il a à offrir à ceux qu’il aimante.

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 ??  ?? HHH Jours barbares (Barbarian Days: A Surfing Life) par WilliamFin­negan, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Frank Reichert, 528 p., Editions du soussol, 23,50 €
HHH Jours barbares (Barbarian Days: A Surfing Life) par WilliamFin­negan, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Frank Reichert, 528 p., Editions du soussol, 23,50 €

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