CÔTÉ ALLEMAND
Pour son dixième anniversaire, la collection « Texto » réédite quelques-uns de ses meilleurs titres. L’ouvrage de Benoît Rondeau est de ceux-là. Sur un sujet traité abondamment – la bataille de Normandie –, il nous offre le récit de l’affrontement vécu par les Allemands, et cette différence d’angle de vue commence avec l’appellation de l’événement : le « débarquement » pour les Alliés, l’« invasion » pour les Allemands. A cette
Invasion ! c’est peu de dire que ces derniers se sont sérieusement préparés. Les défenses des côtes normandes sont solides. Les troupes et leurs chefs, Rommel et Rundstedt, ne connaissent ni le jour, ni l’heure, ni le lieu, ils savent toutefois l’opération inéluctable. C’est pourquoi, dans les premières heures des combats, les Alliés sont en mauvaise posture et seront loin d’atteindre les objectifs ambitieux qu’ils s’étaient fixés.
Si l’issue de la bataille fut néanmoins ce que l’on sait, cela tient à deux faiblesses allemandes qui firent la décision. Une défaillance liée au commandement, d’abord. Non seulement, il n’y a pas, sur le front, d’unité de commandement, les responsabilités entre Rommel et Rundstedt se chevauchant. Mais, surtout, les choix tactiques décisifs dépendent de Hitler lui-même. Le mouvement tardif des blindés, de Dieppe vers la Normandie, lui incombe. Un problème de rapport de forces, ensuite. On ne minimisera pas la vaillance des armées du débarquement, mais enfin 3 millions de soldats alliés contre 1,5 million d’Allemands, dont un tiers seulement combat en Normandie, cela peut suffire à expliquer l’issue de la bataille !