LE CHOIX DES LIBRAIRES
VIE DE MA VOISINE par Geneviève Brisac,
180 p., Grasset, 14,50 Un jour, Jenny, la voisine de Geneviève Brisac, lui raconte qu’elle a connu Charlotte Delbo. C’est ainsi que Jenny entre dans la vie de l’auteure et lui fait le récit de l’histoire de sa famille de Juifs polonais, qui fut arrêtée lors de la rafle du Vel d’Hiv. Jenny et son frère s’en échappèrent, mais ils ne revirent plus jamais leurs parents. Geneviève Brisac a réussi à écrire l’horreur et la beauté de la vie au travers de cette femme qui a vécu le pire et qui a continué à lutter contre la bêtise durant sa carrière d’institutrice.
UNE ACTIVITÉ RESPECTABLE par Julia Kerninon,
64 p., Rouergue, 9,80 Les livres sont un trésor, notre trésor. Comme le dit François Busnel, les libraires ont de la chance car ils sont les gardiens de ce trésor. Les livres sont l’amour, le Graal, l’absolu. Les livres sont la joie. Julia Kerninon (pas encore 30 ans) raconte ce prodige en façonnant sa propre légende. Née de parents fous de lecture et de l’Amérique, elle tapait à la machine à écrire à 5 ans et a toujours voulu être écrivain. Dans une langue vive et imagée, elle propose un salut revigorant à la littérature comme « activité respectable ».
MON MIDI, MON MINUIT par Anna McPartlin,
traduit de l’anglais (Irlande) par Valérie Le Plouhinec, 400 p., Cherche midi, 21 Emma et John sont ensemble depuis le lycée, amoureux, heureux, ils se comprennent. Jusqu’à ce qu’un drame les sépare. Le monde d’Emma s’écroule. Il faut se reconstruire, aller de l’avant. Accompagnée de ses meilleurs amis, Clo, Anne, Richard, Sean… elle va reprendre goût à la vie. Anna McPartlin signe un nouveau roman qui nous fait passer du rire aux larmes. Les chapitres défilent à une vitesse folle, emmenés par une belle bande de copains.
AVANT QUE LES OMBRES S’EFFACENT par Louis-Philippe Dalembert,
296 p., Sabine Wespieser éditeur, 21 Un hommage à la République de Haïti, qui fut un des premiers Etats à accepter, sans condition, les Juifs chassés par le nazisme. A travers la vie du docteur Ruben Schwarzberg et de sa famille poussée d’un pays à l’autre par l’antisémitisme, Louis-Philippe Dalembert propose une épopée comicotragique dont le point de chute sera Port-au-Prince, havre de paix et de tolérance. Ruben y trouvera enfin l’envie de se poser et le sentiment d’appartenir à une nation.
ELIJAH par Noël Boudou,
278 p., Flamant noir, 19,50 Sombre et émouvant, Elijah est un roman noir d’une force infinie. Un cri du coeur de Noël Boudou, qui nous livre un premier roman d’une grande justesse dans les émotions. Certains passages sont à la limite du soutenable, notamment quand Gabriel, né lui-même de la violence, mène le combat de sa vie… sauver son petit frère handicapé. Tel un justicier, il traque, frappe et tue ceux qui entravent sa route. Magnifique hymne à la fratrie, bel hommage au handicap, Elijah est aussi un concentré de beaux sentiments.