On la trouvait plutôt jolie
On reconnaît la musique de Michel Bussi à des titres souvent tirés de refrains ou de paroles de
chansons : Comme un avion sans elle, N’oublier jamais, Le temps est assassin. Pour l’intitulé de son onzième roman et le prénom de son personnage principal, l’auteur normand s’est inspiré d’une mélodie de Pierre Perret, Lily. Leyli Maal, une Malienne qui vit en France depuis plusieurs années est femme de ménage dans des hôtels de Port-deBouc, non loin de l’étang de Berre, près de Marseille. Tout le monde la trouve jolie, cette mère célibataire qui paraît s’en être « bien sortie ». Mais de quoi? C’est l’un des secrets de ce personnage, qui se bat afin d’obtenir un logement social adapté – non seulement pour elle, mais aussi pour sa fille de 21 ans, Bamby, et ses deux garçons, Alpha et Tidiane.
Ici, les réfugiés sont la proie (entre autres) des passeurs clandestins. A Marseille, l’association Vogelzug (« oiseaux migrateurs » en allemand) tente de les aider. Mais quand l’un de ses patrons est retrouvé mort, avec des scarifications semblables à celles trouvées sur d’autres cadavres, les remous deviennent des tempêtes. Entrent alors en piste de nouveaux protagonistes : enquêteurs, têtes pensantes de l’association, mais aussi membres de réseaux de prostitution et autres trafiquants. Nous suivrons alors plusieurs fils d’intrigues, chacun mêlant les trois enfants de Leyli.
Avec On la trouvait plutôt jolie, Michel Bussi s’empare d’un thème d’actualité. Sachant être tour à tour précis, informatif et lyrique, l’auteur nous embarque dans l’histoire haletante d’une malédiction : celle de Leyli.
Hubert Artus