Daech : et les femmes dans tout ça ?
D’où provient l’enrôlement de certaines musulmanes?
Elles sont extrêmement minoritaires, mais on ne peut les oublier : ce sont ces jeunes femmes et ces adolescentes parties rejoindre Daech. En 2015, sur les six cents ressortissants français venus prêter main forte à l’Etat islamique, on comptabilisait deux cent vingt femmes. Qui sont- elles ? Pourquoi sont-elles attirées par une organisation qui les opprime à ce point ? Fethi Benslama, psy - chanalyste, et Farhad Khosrokhavar, sociologue, ont tenté de répondre à ces questions dans leur court mais brillant essai, Le Jihadisme des femmes. En s’appuyant sur une soixantaine de cas, les deux chercheurs ont ainsi mis en lumière plusieurs conclusions sur les compagnes des terroristes. L’une des principales étant que ces femmes, majoritairement issues de la classe moyenne, n’avaient pas prévu, à l’origine, de devenir jihadistes. En partant sur les fronts syriens et irakiens, la plupart espéraient vivre une histoire d’amour romantique avec un homme capable d’affronter la mort ; fuir un trauma ou encore devenir de « vraies » femmes. Ainsi, « leur rêve est de devenir une Umm [une mère], d’acquérir par le mariage et l’enfantement le statut social d’adulte qui leur manque dans une société où elles sont toujours des adolescentes » . Au final, seule une minorité d’entre elles, désignées comme « surmusulmanes » ou « héroïnes négatives » , s’engageront dans la voie de la guerre sainte. L.-E. P.