Chasseur d’enfance
Une des grandes plumes de la littérature jeunesse française arrive en cette rentrée pour explorer majestueusement l’enfance. Timothée de Fombelle ( Tobie Lolness, Vango, Le Livre de Perle…) signe Neverland, un récit dans lequel il s’évade dans les ronces et les prairies. « Je suis parti un matin d’hiver en chasse de l’enfance. Je ne l’avais dit à personne. J’avais décidé de la capturer entière et vivante. » Comment parviendra-t-il à la disséquer ? Petit adulte, grand enfant, laissez-vous embarquer dans cette promenade aux lisières de nos commencements. On rêve de se glisser à l’arrière de la voiture quand le père décide de fuir la ville, le temps d’une soirée en forêt. On suit l’auteur en sautillant sur les chemins d’une maison de famille que l’on imagine aux mille recoins. On est ému de se retrouver avec lui dans la chambre de ses incroyables grands-parents. Il n’y a rien de larmoyant, rien de régressif, rien de niais. Dès les premières pages, le romancier a déjà sa façon unique et sensible d’évoquer le passage à l’âge adulte. Le texte, intime et pudique à la fois, est une déambulation à considérer avec un D majuscule : cette quête poétique emporte chacun pour grandir et butiner la part d’enfance que l’on parvient à sauver. Peut- être pourrait- on seulement regretter le titre : Neverland. Bien sûr, on se souvient du pays imaginaire et parfait de Peter Pan mais en lisant Timothée de Fombelle, le terrain d’enfance, même s’il est derrière lui, semble encore façonner celui qu’il est aujourd’hui. Voilà l’occasion pour les adultes qui n’ont pas encore pris le temps de se plonger dans cette oeuvre de découvrir le talent de ce conteur. Sachez ensuite, lecteur de 10 à 99 ans, que vous ne perdrez jamais votre temps en attrapant Le Livre de Perle, pour ne citer que celui-ci. R.B.