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À l’heure des souvenirs

- Par Baptiste Liger

de Ritesh Batra

Nous ne sommes que des éléments, plus ou moins malléables, dans la mémoire des autres. Mais jouer avec ceux- ci s’avère parfois dangereux. Julian Barnes avait admirablem­ent illustré ce constat dans son intense roman, Une fille, qui danse, aujourd’hui porté à l’écran par Ritesh Batra ( The Lunchbox). Le titre a changé, devenant À l’heure des souvenirs, mais pas l’esprit. Dans sa petite boutique de photo, Tony Webster (Jim Broadbent) semble mener une existence paisible, y compris avec son ex-femme. Mais ce sexagénair­e soupe au lait se voit un jour léguer, par la mère de la première fille qu’il a aimée, un journal intime : celui de son meilleur ami de lycée, Adrian Finn. Cet héritage le fera plonger dans son passé, aussi bien dans sa globalité que dans ce que Tony a bien voulu en retenir… Si cette adaptation a modifié la structure narrative et temporelle du roman, le scénariste Nick Payne a su parfaiteme­nt se réappropri­er l’histoire, sinueuse à souhait, tout en restant au fond très « barnesien ». Si la mise en scène s’avère peut-être un rien trop sage, À l’heure des souvenirs est tenu de bout en bout par la qualité de ses interprète­s (citons Charlotte Rampling, Emily Mortimer et Freya Mavor). À ce titre, Jim Broadbent est magistral dans le rôle de Tony, individu à la fois peu aimable et touchant. (En salles le 4 avril)

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 ??  ?? Jim Broadbent et Charlotte Rampling, À l’heure des souvenirs.
Jim Broadbent et Charlotte Rampling, À l’heure des souvenirs.

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