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FENÊTRE SUR CRIME

Succès immédiat et presque planétaire pour A. J. FINN, le talentueux et inspiré créateur d’Anna Fox, la femme recluse à qui vient le crime.

- Alexandre Fillon

Tout le monde aura bientôt entendu parler de La Femme à la fenêtre, le coup d’essai très réussi de celui qui signe du pseudonyme d’A. J. Finn. Un thriller psychologi­que savamment orchestré, dans la droite ligne de La Fille du train, de Paula Hawkins, ou des Apparences, de Gillian Flynn. Paru en janvier aux États-Unis, il a été traduit dans la foulée dans une quarantain­e de pays, dont la France, la Hollande, l’Islande ou encore la Serbie. Dès son apparition en librairie, La Femme à la fenêtre s’est hissé à la première place du classement des meilleures ventes du New York Times. Tout en recevant les éloges de la grande Joyce Carol Oates, dans les pages du New Yorker.

Comment ne pas succomber à l’histoire captivante d’Anna Fox ? Une femme de 38 ans qui n’est pas sortie de sa maison de Harlem depuis presque un an, hormis pour une brève incursion dans son jardin. Anna n’est en effet pas au mieux de sa forme. Elle souffre d’agoraphobi­e, de dépression, de crises de panique. S’alcoolise au merlot, se fait livrer nourriture et médicament­s. Vit séparée de sa fille de 8 ans et de son mari. Quand elle ne regarde pas de vieux films noirs comme L’Ombre d’un doute, son Hitchcock préféré, elle passe des heures à observer ses voisins depuis ses fenêtres orientées au sud. Et commence sérieuseme­nt à s’inquiéter de ce qu’elle croit voir chez les Russell…

UN MANUSCRIT QUI FAIT FUREUR

Le lecteur de La Femme à la fenêtre ne peut que partager l’enthousias­me d’un Stephen King ou d’une Val McDermid tant l’on est happé par les tribulatio­ns d’Anna Fox, bientôt portées à l’écran. A. J. Finn s’impose d’entrée de jeu comme un maître du genre. Le romancier débutant, appelé à connaître une gloire mondiale, s’avère être un fringant New-Yorkais du nom de Daniel Mallory. Notre homme a 38 ans, comme son héroïne, un faux air de l’acteur Robert Pattinson et un penchant pour les bouledogue­s français. En décembre, il a démissionn­é de son poste de vice- président de William Morrow, une filiale d’HarperColl­ins, pour pouvoir se consacrer à la promotion de son roman aux quatre coins de la planète. Un manuscrit acheté à prix d’or par le producteur Scott Rudin – et qui intéresser­ait bien des cinéastes. avant même que les éditeurs du monde entier ne s’en emparent. Daniel Mallory semble garder la tête froide. Et travaille sagement au deuxième opus d’A. J. Finn qui, dit- il, est déjà bien avancé. On sait juste qu’il se déroulera à San Francisco et qu’on y sentira l’influence du Comte de Monte-Cristo.

La Femme à la fenêtre (The par A. J. Finn, Woman in the Window) traduit de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Maillet, 528 p., Presses de la Cité, 21,90 E

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