PRESTON & CHILD, la tête et les jambes
PRESTON & CHILD nous livrent un nouvel opus des investigations de leur couple d’enquêteurs favori.
Vingt- deux ans ont passé depuis l’apparition d’un enquêteur singulier : Aloysius Pendergast, agent spécial du FBI, membre de la direction du Bureau en Louisiane, mais voyageant souvent sur les lieux d’enquêtes – qui sont toujours des affaires de tueurs en série. Personnage secondaire de Relic (1996) et du Grenier des enfers (1999), il est vite devenu héros à part entière du cycle que lui ont consacré Douglas Preston et Lincoln Child. Les fidèles ont ainsi pu voir à l’oeuvre cet élégant aristocrate qui dénote toujours, avec ses costumes italiens sur mesure et son accent un peu bouseux, son style de vie so british (il possède une Rolls avec chauffeur), son grand appartement en plein New York, mais aussi son manoir à Harlem.
GARE AU COUPEUR
Comme les seize volumes précédents, Nuis sans fin met en scène notre homme avec Vincent D’Agosta, lieutenant du NYPD. Bien que dépendant d’administrations concurrentes, ils unissent à nouveau leurs différences ( Pendergast la réflexion, D’Agosta l’action) pour traquer « le Coupeur de têtes » . C’est avec ce mode opératoire qu’un tueur a occis Grace Ozmian, la jeune fille d’un milliardaire, avant de s’attaquer à l’ancien procureur devenu avocat mafieux, Marc Cantucci. Et ce n’est qu’un début… Le lien apparent entre les victimes : une richesse insolente. Mais le vrai lien, c’est la façon dont elle a été bien mal acquise. On a beau être au paradis du capitalisme, de telles victimes ne provoquent pas l’émotion populaire. Le Coupeur va alors s’en prendre au riche Pendergast lui-même…
Si certaines recettes s’usent un peu au sein du duo d’auteurs, ce nouveau volume traite avec originalité de la nouvelle classe ultra aisée de la métropole newyorkaise. Cette Nuit sans fin allie subtilement classique d’intrigue et approche inédite.
Par ailleurs – et on le sait peu en France –, Douglas Preston a entrepris en solo depuis 1985 un travail de recherche historique et archéologique, en particulier sur l’époque des conquistadors. On lira donc avec grand intérêt le dernier en date de ses essais, La Cité perdue du dieu singe, qui paraît simultanément chez Albin Michel. Ainsi, en ce printemps 2018, on en découvre toujours plus chez Preston…
Nuit sans fin. Une enquête de l’inspecteur Pendergast (City of Endless Night) par Douglas Preston et Lincoln Child, traduit de l’anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin, 374 p., L’Archipel, 24 E. En librairie le 4 avril.
La Cité perdue du dieu singe (The Lost City of the Monkey God) par Douglas Preston, traduit de l’anglais (États-Unis) par Magali Mangin, 430 p., Albin Michel, 24 E.