Le Suspendu de Conakry par Jean-Christophe Rufin, lu par Vincent de Boüard, Gallimard, 1 CD
Nous sommes en Guinée à Conakry, la capitale, au bord de l’Atlantique. Sur le quai de la marina, la foule s’est pressée pour regarder un corps suspendu au sommet du mât d’un voilier, un plaisancier blanc. D’où l’arrivée rapide, sur les lieux, du consul de France Aurel Timescu. Cet homme n’a rien d’un diplomate avec son accent roumain et son passé de pianiste de bar. Il n’a occupé que des postes subalternes au Quai d’Orsay avant d’être parachuté en Afrique. Ce mort va être l’occasion pour lui de livrer un véritable combat pour la justice.
Avec Le Suspendu de Conakry (dont Lire a publié les bonnes feuilles dans son numéro d’avril), l’auteur de Rouge Brésil a voulu rendre hommage à un continent qu’il connaît bien pour y avoir été ambassadeur. Tout dans cette Afrique aimée prend un relief singulier : les personnages, bien sûr, les situations, mais également les atmosphères et les paysages. Romancier rompu à l’exercice, Jean-Christophe Rufin sait que c’est en allant chercher au fond de l’encrier la singularité des êtres et des choses qu’un écrivain touche à l’universel. Aussi est-il heureux que Vincent de Boüard leur ait accordé, par une diction particulièrement soignée, la même importance.