« IL FAUT MIEUX OU IL VAUT MIEUX ? »
Dans le brouhaha des conversations, une sourde comme « f » ne se distingue pas toujours nettement d’une sonore comme « v ». Partant, nul ne s’étonnera de la confusion récurrente et ô combien tenace entre « il vaut mieux » et « il faut mieux ». On ne sait que trop cependant, et pour peu que l’on prenne la peine d’y réfléchir, que valoir mieux traduit une préférence, une comparaison, alors que falloir marque une nécessité ! Cela n’empêche en rien les dérapages, d’autant que, dans certains cas, l’une et l’autre version se défend : « Il vaut mieux travailler (que de ne rien faire) » et « Il faut mieux travailler » (il importe de travailler plus efficacement) sont tous deux recevables, en fonction du contexte. Il reste qu’une manoeuvre simple peut vous mettre définitivement à l’abri des mauvaises surprises : s’il vous est possible de faire passer l’adverbe mieux derrière l’infinitif (« il faut mieux travailler » peut aussi bien s’énoncer « il faut
travailler mieux »), c’est qu’il convient d’utiliser le verbe falloir. Ce déplacement n’est jamais envisageable avec son paronyme valoir : on ne saurait décidément dire « il vaut se taire mieux que de dire des bêtises » !