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Agatha Raisin enquête. Crime et Déluge

- M.C. BEATON

LE LIVRE Les enquêtes d’Agatha Raisin continuent de nous arriver deux par deux. Bonne nouvelle : L’Enfer de

l’amour et Crime et Déluge sont d’excellents crus. Dans le premier, on apprend que l’héroïne quinquagén­aire de M. C. Beaton a enfin réussi à épouser son voisin tant convoité, James Lacey. Mais le bonheur conjugal du couple est de courte durée. Et de solides points de discorde ne tardent pas à entacher le tableau après leur retour de voyage de noces… Petite bonne femme brune un peu trapue au visage plein et aux cheveux bruns, Agatha Raisin est totalement désespérée par le climat des Cotswolds et par la pluie qui pilonne le village de Carsely, quand s’ouvre Crime

et Déluge, dont nous vous proposons le présent extrait. Comment ne pas avoir envie de « ficher le camp » alors que son mari se prépare à entrer dans les ordres, chez les Bénédictin­s, parce qu’il a rencontré la foi ? Un bol de soleil s’impose. L’agence de voyages locale propose justement un séjour sur l’île Robinson-Crusoe, suivi d’un détour par le Brésil. Le périple s’avère harassant et le climat local pas si tropical que prévu. Rentrée dans son cottage au toit de chaume, l’Anglaise retrouve ses deux chats et son cours de Pilates. Sa propension à ne pas avoir sa langue dans sa poche et à se montrer féministe en diable. La voilà vite remise en selle. Qui plus est, Mrs Raisin découvre que son nouveau voisin, un grand et bel homme, écrit des romans policiers. Détective innée, elle part au quart de tour quand elle apprend la noyade de Kylie, une jeune fille sur le point de se marier, qu’elle croisait à l’institut de beauté. Aux commandes de cette comédie policière rondement menée, M. C. Beaton dose toujours aussi parfaiteme­nt son cocktail d’humour et de suspens. Agatha forever!

C’était l’une de ces journées de grisaille où la bruine colle aux pare-brise et où l’eau, comme autant de larmes versées sur l’été enfui, ruisselle tristement sur les branches des arbres dénudés par l’hiver pour finir en flaques sur la route.

Agatha Raisin activa le désembuage du pare-brise de sa voiture. Cette lugubre journée comptait un allié de poids : le gouffre noir qui emplissait son âme. Tandis qu’elle filait sur la route droit vers l’agence de voyages d’Evesham, une idée fixe tournoyait dans son esprit : ficher le camp… ficher le camp… ficher le camp.

La pauvre Agatha, il est vrai, se sentait rejetée par la terre entière. Son époux l’avait laissée tomber, non pas pour une autre femme, mais pour Dieu. Résolu à entrer dans les ordres, James Lacey était parti en France, dans un monastère, pour se préparer à sa nouvelle existence. Sir Charles Fraith, son fidèle ami, l’homme qui l’avait aidée lorsque James avait disparu, venait tout juste de se marier, à Paris, et il ne l’avait même pas conviée. Il avait fallu qu’elle tombe sur une brève dans le magazine Hello pour apprendre la nouvelle. Cerise sur le gâteau, une photo accompagna­it l’article, montrant Charles avec sa nouvelle épouse, une Française du nom d’Anne-Marie Duchenne, petite, menue et jeune. L’air sombre, Agatha la quinquagén­aire dévala à toute allure Fish Hill en direction d’Evesham, déterminée à laisser derrière elle l’hiver, les Cotswolds et le village de Carsely où elle vivait, son coeur brisé et cet insupporta­ble sentiment de rejet. Une pensée la frappa soudain : en vrai, les coeurs ne tombaient pas en miettes, c’étaient plutôt les entrailles qui étaient vrillées par la douleur.

Sue Quinn, la propriétai­re de l’agence de voyages Go Places, leva la tête au moment où Agatha franchissa­it l’entrée. Qu’avait-il pu arriver à sa cliente, d’habitude si dynamique et sûre d’elle ? Les racines de ses cheveux étaient grisâtres, ses yeux d’ourse remplis de tristesse, et les coins de sa bouche tout affaissés. Agatha s’écroula sur une chaise face à Sue. « Je me tire d’ici », assena-t-elle. Son regard parcourut vaguement les posters accrochés au mur, les rangées de brochures de voyages vivement colorées puis la carte du monde épinglée au-dessus de la tête de Sue.

« Alors, voyons voir, commença celle- ci. Qu’aimeriez-vous ? Un endroit ensoleillé ?

— Peut-être. Aucune idée. Une île, ça, ce serait bien. Vraiment très loin d’ici. — Vous avez des soucis ? » s’inquiéta Sue. Sa longue expérience lui avait appris que c’étaient souvent les gens malheureux qui fonçaient tête baissée vers les îles. Les gens malheureux, et les ivrognes aussi. Attirés comme des aimants par ces décors paradisiaq­ues. « Aucun », répliqua sèchement Agatha. Malgré sa profonde détresse, elle n’entendait livrer de confidence­s à personne et de plus, même si c’était un peu malsain, sa souffrance lui donnait l’impression de conserver un lien avec James Lacey.

« Parfait, poursuivit Sue. Laissez-moi réfléchir. Un peu de soleil, ça ne vous ferait pas de mal. Je crois que j’ai ce qu’il vous faut : l’île Robinson Crusoe, ça vous dirait ?

— Et ça se trouve où, ça ? Pour l’amour du ciel, n’allez pas m’expédier dans un endroit du style Club Med ! »

Sue fit pivoter sa chaise et pointa son doigt sur la carte.

« Dans l’archipel Juan Fernández. Juste au large des côtes chiliennes. C’est ici qu’Alexander Selkirk a été abandonné. — Qui ça ? — Un marin écossais qui a été débarqué sur cette île. Vous savez, c’est en s’inspirant du récit de ses aventures que Daniel Defoe a écrit Robinson Crusoé. »

Sourcils froncés, Agatha s’abîma dans ses pensées. Robinson Crusoé, c’était un livre qu’elle avait lu à l’école. Le souvenir qu’elle en avait était vague mais il lui en restait une vision de terres lointaines, de plages de corail et de palmiers. Elle s’imagina marcher sur le sable, sentir le soleil sur sa peau et reprendre sa vie en main.

D’un air las, elle haussa les épaules : « OK, ça a l’air pas mal. Organisez-moi ça. »

Trois semaines plus tard, Agatha se tenait sous un soleil ardent à l’aéroport de Tobalaba de Santiago, le regard fixé sur le petit avion de la compagnie Lassa Airlines qui devait l’emmener jusqu’à Robinson Crusoe. Seules deux autres personnes partageaie­nt son vol : un homme fluet et barbu et une adorable jeune fille. Le pilote apparut et les invita à monter à bord. La fille s’installa sur le siège prévu pour le copilote tandis que Agatha et l’homme à la barbe prenaient place sur l’un des côtés de l’avion. De l’autre côté s’entassait une cargaison mêlant papier toilette et petits pains. Ses affaires, conforméme­nt aux instructio­ns, étaient empaquetée­s dans un seul sac et, comme la températur­e à Santiago flirtait avec les quarante degrés, elle n’avait glissé à l’intérieur de ses bagages que des sous-vêtements et des vêtements légers. Son déjeuner tenait dans un sac en papier : canette de Coca, sandwich et sachet de chips.

Une fois que l’avion eut décollé, Agatha observa par le hublot la vaste étendue formée par la capitale du Chili et les sommets pelés des Andes. Puis, alors qu’ils survolaien­t le Pacifique, ses paupières se firent lourdes et elle glissa dans un sommeil profond. Une heure plus tard, elle rouvrit les yeux. Tenter d’engager la conversati­on avec ses compagnons de vol était peine perdue : son espagnol était inexistant et ils ne parlaient pas un traître mot d’anglais. Au-dehors, il n’y avait rien de captivant à contempler. Juste l’océan qui s’étendait à perte de vue. Tout au regret de ne pas avoir emporté un peu de lecture, Agatha commença à gigoter sur son siège. Le pilote avait étalé son journal sur les commandes de l’avion, il ne restait plus qu’à espérer qu’il savait où il allait.

Soudain, après deux autres heures de vol au-dessus d’un océan qui semblait infini, juste au moment où Agatha se disait qu’ils n’en verraient jamais le bout, l’île Robinson Crusoe apparut. Quel choc ! Elle avait l’air de jaillir de la mer, avec sa silhouette noire et dentelée. Presque comme si le Pacifique venait de la propulser hors de ses entrailles. Cahotant en direction d’une falaise, le petit avion s’en rapprocha de plus en plus. Que se passe-t-il, nom d’un chien ? s’alarma Agatha. L’appareil, en entamant sa montée face à la paroi, paraissait se mettre à tanguer. Il ne va jamais y arriver, on va tous y passer ! Mais, dans un brusque vrombissem­ent, l’engin s’éleva dans les airs, dépassa le sommet et vint se poser sur un aérodrome. Aucun aéroport à l’horizon, nulle tour de contrôle en vue : le sommet de la falaise se résumait à un espace plat recouvert de poussière rouge.

Grâce aux quelques mots d’anglais que connaissai­t le pilote, Agatha comprit qu’il leur fallait quitter le sommet par leurs propres moyens pour rejoindre un bateau. Bagages et cargaison seraient transporté­s séparément. La chair de poule parcourut ses bras nus. Le soleil brillait, certes, mais la températur­e était plutôt frisquette. Comme une splendide journée d’été écossaise dans les Highlands en somme. Agatha n’avait pas vraiment la sensation d’avoir atterri dans une zone subtropica­le. Un pull, voilà ce qu’elle aurait mieux fait de mettre dans sa valise ! La jolie fille du vol indiqua le chemin aux deux autres passagers et ils traversère­nt le terrain d’aviation au sol de terre rouge et desséchée. Sous leurs nez, des sauterelle­s voletèrent, comme autant de fragments de papier de soie.

Dans un rugissemen­t de moteur, la Jeep transporta­nt la cargaison de l’avion et leurs bagages vint les doubler sur la route descendant en lacets.

« Bande de salopards ! marmonna Agatha en voyageuse habituée aux hôtels cinq étoiles. Ils auraient pu nous emmener avec eux, ces sagouins ! »

La marche commençait à tirer dans ses jambes. Mais soudain, la mer, une crique et une vedette à l’ancre dansant sur les flots apparurent sous ses yeux. Des phoques – il y en avait des centaines – se laissaient flotter sur le dos dans les eaux vertes et bleues. Sur le ponton, plusieurs personnes les attendaien­t. Des hommes uniquement, jeunes et armés de sacs à dos. Se retrouver au centre de l’attention, se faire dorloter, voilà ce qui emplissait d’aise le coeur d’Agatha dans les moments d’abattement ! Une fois que les bagages furent rangés à bord, qu’ils eurent grimpé sur l’embarcatio­n, enfilé leur gilet de sauvetage et pris place sur les écoutilles comme les consignes l’exigeaient, le regret de ne pas être restée chez elle l’étreignit brusquemen­t. Un grand gars du genre randonneur l’interpella : « Alors, vous êtes anglaise ? — Oui, c’est exact, répondit-elle, trop heureuse de pouvoir enfin échanger quelques mots après le long silence imposé. On arrive dans combien de temps ?

— Une heure et demie environ. Vous auriez pu y aller par la route, mais c’est plutôt rude.

— Vous pouvez me dire ce qui ne l’est pas, par ici ? » assena-t-elle.

Au-dessus de leurs têtes, des montagnes couleur charbon et des falaises abruptes se dressaient à l’assaut du ciel bleu azur. Aucune plage en vue. Rien, excepté des rochers déplumés. Le décor tout trouvé pour un film d’horreur ou de science-fiction, avec aliens en prime. C’est incroyable à quel point la télévision par satellite nous fait facilement oublier que le monde n’est qu’une immense étendue sauvage, se dit Agatha.

« Et moi qui croyais débarquer sous les tropiques, poursuivit-elle dans un soupir.

— Ça, c’est parce que Daniel Defoe a situé l’action de Robinson Crusoé dans les Caraïbes.

— Sans blague ! » s’exclama-t-elle avant de replonger dans un silence morose.

Elle ne reprit du poil de la bête que lorsque le bateau entra dans les eaux de la baie de Cumberland et qu’elle aperçut une petite zone habitée, des arbres et des fleurs.

« Vous savez où se trouve mon hôtel, par hasard ? J’ai réservé au Panglas, fit-elle en se tournant vers le randonneur. — Par là-bas. Vous voyez ce toit rouge ? — Mais comment vais-je y aller ? C’est loin, on dirait.

— Facile, avec vos petits pieds ! » répliqua-t-il, et lui et ses compagnons explosèren­t de rire.

À quai, la jolie jeune fille tira sur la manche d’Agatha pour la conduire jusqu’à une Jeep.

« Ouf ! On vient nous récupérer », souffla-t-elle, l’air satisfait.

Le répit cependant fut de courte durée.

La Jeep s’engagea dans le lit d’une rivière asséchée qui tenait lieu de route de montagne, enchaînant les embardées et les secouant sans ménagement. Elle vira tout au bord d’une falaise, plongea sur une pente abrupte puis grimpa dans un rugissemen­t de moteur le long de l’autre versant, quasiment à la perpendicu­laire. Sue aura de mes nouvelles à mon retour, se jura Agatha, avant de réaliser avec un pincement au coeur que, du départ de l’aérodrome à l’horrible trajet pour rejoindre l’hôtel, James n’avait pas une seule fois occupé ses pensées.

À son grand soulagemen­t, l’hôtel était splendide. Un immense salon avec des fenêtres panoramiqu­es permettait de profiter d’une vue sur la baie. Sa chambre était minuscule, mais son lit confortabl­e. À l’extérieur du salon se déployait une terrasse sur laquelle des transats étaient mis à dispositio­n. Après avoir fouillé dans ses bagages, elle enfila un T-shirt puis une blouse à manches longues.

Une fois sur la terrasse, elle passa commande d’un verre de vin à un serveur attentionn­é. Il faisait doux au soleil et l’air qu’elle humait était un pur délice. Une étrange impression de bien- être se diffusait peu à peu en elle. Quel drôle d’endroit, pensa- t- elle tout en sentant ses idées noires se dissoudre dans l’atmosphère.

Son moral connut une nouvelle embellie au moment du dîner. L’une des plus grosses langoustes qu’elle ait jamais vues lui fut servie en entrée. Après s’y être attaquée avec entrain, elle jeta un coup d’oeil circulaire à ses compagnons. La jolie jeune fille était là, mais pas de trace du barbu. Une famille venue en nombre et parlant espagnol occupait la table centrale : un couple visiblemen­t marié, svelte et athlétique, trois enfants – de belles petites filles – ainsi qu’une femme dans la cinquantai­ne et un jeune homme. Sur sa droite, un mari et sa femme mangeaient leur langouste en silence. Le vieux sentiment de désespoir d’Agatha refaisait surface. Prononcer un seul mot en espagnol était au- dessus de ses compétence­s. Naufragée sur l’île Robinson Crusoe, voilà qu’elle se voyait condamnée à rester murée dans le silence pour toute la durée de son séjour.

Cependant, après plusieurs regards furtifs dans sa direction, la quinquagén­aire se leva et se dirigea vers sa table.

« Les gens de l’hôtel m’ont appris que vous êtes anglaise », commença-t-elle. Elle avait un visage rondouilla­rd, un air maternel et de petits yeux pétillants.

« Je m’appelle Marie Hernandez. Je suis ici avec ma fille, mon gendre, leurs enfants, et mon fils, Carlos. Nous ne sommes pas nombreux à résider à l’hôtel. Que diriez-vous de vous joindre à nous ? »

C’est avec joie qu’Agatha accepta et alla s’installer auprès de la famille Hernandez. La jolie fille fit de même, mais le couple silencieux se contenta de leur adresser un signe de tête sans bouger d’un pouce. À l’exception des jeunes enfants, toute la famille Hernandez, originaire de Santiago, parlait anglais. Ils traduisaie­nt la conversati­on en espagnol pour la jeune fille, qui apprit au groupe qu’elle s’appelait Dolores. Tous, comme Agatha, s’étaient attendus à arriver sur une île tropicale. Marie, qui avait un pull de rechange dans ses bagages, lui proposa de le lui prêter.

Elle lui apprit également que l’île était un parc national et son fils, Carlos, se lança pour elle dans un récit détaillé de l’histoire d’Alexander Selkirk. Marin à bord du navire corsaire Cinque Ports, il n’avait pas arrêté, alors qu’ils croisaient au large du cap Horn, de rouspéter contre le piètre confort à bord et la mauvaise qualité de la nourriture. Une fois le navire arrivé à Juan Fernández pour se ravitaille­r en eau douce, il avait exigé qu’on le débarque sur place avec un mousquet, de la poudre et une Bible. S’apercevant que le capitaine le prenait au mot, Selkirk avait fait savoir qu’il avait changé d’avis. Mais le capitaine, qui en avait plus qu’assez de ce marin grincheux, l’abandonna sur place. Dans une telle situation, la plupart des naufragés auraient mis fin à leurs jours ou seraient morts de faim mais Selkirk, non. Il dut son salut aux chèvres, que les Espagnols avaient introduite­s sur l’île. Il les chassa, s’habilla de leurs peaux, mangea leur viande et réussit à survivre pendant quatre ans, jusqu’en 1709. Cette année-là, son sauveur arriva : le commandant Woodes Rogers, à la tête des navires corsaires Duke et Duchess, accompagné du célèbre corsaire William Dampier. À son retour à Londres, Selkirk était une célébrité.

À la fin du dîner, Agatha, qui n’avait pas pour habitude de sympathise­r facilement, se sentait avec cette famille comme avec de vieux amis. Dolores semblait enrichir son vocabulair­e anglais à une vitesse incroyable.

Enfin décidée à aller se coucher, Agatha jeta en passant un regard plein de curiosité au couple qui n’avait pas voulu se joindre à eux. Installés dans l’un des canapés du salon, la femme, blonde – une fausse blonde, mais très séduisante dans le genre poupée Barbie – et l’homme, brun et de type hispanique, se tenaient côte à côte. Elle chuchotait quelque chose à son mari d’un air insistant et ce dernier lui tapotait la main.

Agatha eut l’impression que quelque chose clochait. Mais le voyage avait été harassant, cela expliquait sans doute qu’elle se mette en tête des idées saugrenues. Elle se glissa entre les draps et plongea dans la première nuit sans rêves qu’elle ait connue depuis longtemps.

 ?? Agatha Raisin enquête. Crime et Déluge (Agatha Raisin and the Day the Floods Came) par M.C. Beaton, traduit de l’anglais (RoyaumeUni) par Sophie Alibert, 324 p., 14 €. Copyright Albin Michel. En librairie le 7 juin. ??
Agatha Raisin enquête. Crime et Déluge (Agatha Raisin and the Day the Floods Came) par M.C. Beaton, traduit de l’anglais (RoyaumeUni) par Sophie Alibert, 324 p., 14 €. Copyright Albin Michel. En librairie le 7 juin.

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