Les déplaisirs de la chair
Le journaliste Stanislas Kraland nous alerte sur les dangers de certains aliments – en particulier des matières animales. Glaçant.
Ce n’est pas vraiment un manifeste antiviande, pas uniquement le journal de bord d’un vegan raté, ni tout à fait une enquête sur la malbouffe. « C’est une version contemporaine et développée de “Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es” », ironise l’auteur, journaliste et réalisateur de documentaires.
Il y a quelques années, Stanislas Kraland est frappé par le décalage entre la représentation de la France, sa gastronomie et la réalité des pratiques. « Un paradoxe quand on sait que notre pays est le deuxième consommateur
de McDonald’s après les États-Unis ! » À l’époque, le journaliste couvre l’affaire de la viande de cheval dans les lasagnes et vient de réaliser un documentaire choc, McDo, une passion française. L’histoire lui reste sur l’estomac. Citadin rationnel qui découvre comment les aliments nous tuent, moyennement convaincu par la philosophie vegan, Stanislas se laisse peu à peu séduire par ses vertus. Ou plutôt, par ce qu’il pensait être une forme de mode de vie amélioré. L’expérience se révèle douloureuse. « J’avais une alimentation à 95 % végétalienne – dépourvue de matières animales –, cela a eu un impact sur ma physiologie et surtout sur mon psychisme. J’étais devenu misanthrope et dépressif. »
Sur le billot de Stanislas, la viande est découpée en tranche politique, environnementale, philosophique, sous la lame bien affûtée de sa plume. L’Expérience alimentaire n’est pas un vade- mecum, l’auteur n’a pas voulu donner de consignes. En revanche, il a des principes : manger le moins possible de produits 256 p., transformés, manger coloré, bio, local. Et moins de viande. Comme dirait la chanson (ou presque) : « No “meat” today, my love has gone away ».