LE CAS DE LA BANDE DESSINÉE
Au pays de la bande dessinée, la lecture numérique peine à trouver sa place. Selon une étude publiée en 2017 par Hadopi, moins de 5 % des internautes lisent de la BD numérique. Un chiffre qui, bien que partiel, témoigne de la relative confidentialité de ce marché en France. Cette faiblesse a d’abord pu s’expliquer par des contraintes techniques : une majorité de liseuses ne proposent pas d’affichage en couleur et s’adaptent difficilement à la diversité de formats des cases et des albums. Elles rendent par ailleurs complexe le système de prêt entre lecteurs, une pratique répandue parmi les amoureux du « neuvième art ». Comme pour la littérature, ce sont donc les genres propices à la lecture compulsive qui ont la préférence des lecteurs (mangas en série, feuilletons graphiques). Mais les choses pourraient bientôt changer. Orientant leur développement vers la lecture sur tablette, ordinateur et téléphone mobile, de nouveaux acteurs dynamisent le secteur et parviennent à s’affranchir de certains freins. Ainsi Izneo, première plateforme de BD en ligne, est aujourd’hui leader du marché francophone. Créée en 2011, la librairie numérique propose une offre de plus de 15 000 ouvrages, issus de 70 maisons d’édition, disponibles à l’unité ou par abonnement (un forfait mensuel propose, pour 10 euros, l’accès illimité au catalogue de fonds, nouveautés exclues). Et parce que les tailles de nos tablettes et de nos smartphones tendent à s’agrandir, Izneo a pu améliorer le confort de lecture, et propose, depuis 2017, un mode de lecture case pas case baptisé Easycomics.