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DROIT DE RÉPONSE

[À propos de l’article « Violette Morris, insoumise, espionne et gestapiste », dans la rubrique « L’inconnu célèbre », signé Emmanuel Hecht]

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« J e viens d’une famille d’exilés italiens, lesquels ont intégré la Résistance. Tout, dans ma vie, mes engagement­s et mon oeuvre littéraire, montre que je suis resté fidèle à ses valeurs inculquées dès l’enfance. Laisser entendre que j’aurais, en somme, volontaire­ment “passé à la trappe de manière incompréhe­nsible” les exactions d’une tortionnai­re nazie relève de la malhonnête­té intellectu­elle. Après deux années de recherches, j’en suis arrivé à la même conclusion que l’historienn­e Marie-Jo Bonnet, dont le livre fut encensé dans les pages de L’Express : V. Morris n’a jamais fait partie de la bande de la rue Lauriston. D’ailleurs, Grégory Auda, dans un essai définitif sur la question, ne la cite jamais ! Mon interrogat­ion est la suivante : pourquoi a-t-on fait d’une lesbienne marginale l’incarnatio­n des démons refoulés d’une époque ? Mais encore fallait-il, pour comprendre ma démarche, lire mon livre ! » Gérard de Cortanze, auteur de Femme qui court (Albin Michel)

La réponse de Lire.

Souvent biographe varie, bien fol qui s’y fie. Raymond Ruffin (Cherche-Midi, 2004) ne fait-il pas de Violette Morris une tortionnai­re ? Certes, Femme qui court est présenté comme un « roman », de surcroît « plein d’humanité ». Et en fiction, tout est permis. Y compris de faire d’un personnage particuliè­rement antipathiq­ue une victime de la société, du fait de son inclinaiso­n sexuelle. Emmanuel Hecht

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