Pierre Bonnard intime
Des toiles exceptionnelles du peintre français présentées en ce moment à Londres. À ne pas rater !
L’Escalier dans le jardin (1942-1944), l’un des chefs- d’oeuvre de Pierre Bonnard, brille par sa modestie : une composition inondée de soleil et de sérénité alors que les troupes alliées débarquent dans le sud de la France et que la femme de sa vie, Marthe de Méligny, vient de mourir. Ce trésor fait partie de la rétrospective exceptionnelle de la Tate Modern, à Londres, qui réunit une centaine de pièces, dont 87 huiles venant du monde entier, sans compter les dessins, les aquarelles, les gouaches, les photographies, les documents d’archives et les correspondances : de quoi pénétrer dans
l’intimité du peintre français qui revendiquait son indépendance et sa liberté, notamment dans l’utilisation de la couleur.
Quelle émotion de redécouvrir la série de portraits consacrés à son amour pendant cinquante ans, Marthe. Pierre Bonnard se positionne comme un photographe pour immortaliser sa compagne au quotidien. Il connaît sa silhouette par coeur et, souvent, il l’esquisse de mémoire en train de se laver, de se coiffer et de s’habiller. Des scènes domestiques dont l’exécution éblouit par sa virtuosité. C’est aussi le cas de ses tableaux réalisés en extérieur, où sa palette décline à l’infini les dégradés harmonieux de la nature. Un émerveillement de chaque instant que l’on retrouve dans la réédition 2019 de la monographie, indispensable, de Guy Cogeval, consacrée au plus flamboyant des nabis, à travers plus de 250 reproductions. Fanny Thibault « Pierre Bonnard. The colour of memory », Tate Modern de Londres. Jusqu’au 6 mai.
Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie par Guy Cogeval, 308 p., Musée d’Orsay/Hazan, 45 €. En librairie le 6 mars.