« Se faire éditer, comment et… pourquoi ? »
« Avant de vous être demandé comment, vous êtes-vous posé la question du pourquoi ? Votre manuscrit est-il définitivement prêt ? Est- il si singulier par son sujet, son écriture, son approche, qu’il justifie une impression à quelques milliers d’exemplaires ? Son intérêt est-il assez vaste, sans parler d’universel ? Pas moins que d’autres, peut- être, mais beaucoup plus, vraiment ? Et êtes-vous prêt à en passer par le parcours du combattant de la publication, des mois d’attente, des espoirs et des déceptions puis, si tout va bien, d’un contrat, d’un “retravail” qui, cette fois encore, peut prendre des mois, parfois des années ? Enfin, êtes-vous prêt à voir votre texte imprimé sous couverture blanche, beige ou jaune et, ensuite, si d’aventure la gloire internationale n’était pas au rendez- vous, à vous contenter de la fierté de votre maman et d’un mot aimable de votre voisin de palier, le volume portant votre nom noyé sous une avalanche de publications à peu près également accueillies ?
Ces incertitudes étant levées, c’est assez simple. Repérez les maisons d’édition les plus présentes dans votre bibliothèque, c’est à leur famille d’écrivains que vous appartenez. Avec l’aide de Google, vous trouverez sans peine le nom du directeur littéraire concerné. Vous lui adresserez votre manuscrit accompagné d’un bref courrier qui suggérera par la forme comme par le fond le caractère exceptionnel de votre manuscrit, à dévorer toutes affaires cessantes. Et après avoir envoyé le tout, il ne vous restera qu’à entamer le travail sur votre prochain livre, car pour revenir à la case départ, la publication n’est pas une fin. Seule compte la littérature. Et elle est ailleurs, toujours plus loin. »