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3 QUESTIONS À… JADD HILAL

L’auteur, d’origine libano-palestinie­nne, vient de recevoir le Grand Prix du roman métis 2019 pour Des ailes au loin.

- Propos recueillis par G.M. * Des ailes au loin (Elyzad, 2018)

Comment est né votre livre Des ailes au loin* ?

• Jadd Hilal. Il y a quatre ans, au cours d’un repas, l’exil est devenu le sujet de la discussion. Ma grandmère a dit : « Je suis partie, mais je suis restée. » Ma mère, ma soeur et ma nièce, elles, ont hoché la tête d’un air entendu. Quant à moi, je me suis rendu compte qu’à 28 ans je ne connaissai­s rien de mon histoire familiale. Alors, je leur ai demandé de me raconter leurs vies. Leurs témoignage­s sont à l’origine de mon roman. Né à Genève de parents libano-palestinie­ns, vous enseignez les lettres modernes. Quel est votre rapport à la langue française ? • J.H. Le français est une langue que j’ai toujours pratiquée et admirée sans jamais avoir pu l’incarner. Dans mon roman, Dara déclare qu’au Liban on lui demande comment est la France, tandis qu’en France on lui demande comment est le Liban. Je me sens ainsi. C’est pour cela que j’ai toujours envisagé la langue en dehors du territoire, que la francophon­ie m’est toujours apparue comme quelque chose de naturel. Que symbolise pour vous le Grand Prix du roman métis, reçu le 12 février à La Réunion ?

• J.H. Ce prix incarne la conviction que les identités ne s’arrêtent pas aux frontières ou à la langue. Je crois que le métissage ne doit jamais être la célébratio­n d’une exception, quand bien même on l’élèverait. Il doit toujours être inclusif, révéler ce que nous partageons, nous tous, des êtres à la croisée de diverses origines, aux pratiques culturelle­s variées.

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