Les 100 plus grands romans du monde

Quelle riche idée que de déterminer les livres les plus lus d’après les emprunts faits en bibliothèque !

Loin de nous l’idée d’ériger le top en vérité absolue. Mais comment résister à une fièvre de « topitoïte » aiguë devant l’annonce d’un tel classement ? Les « 100 plus grands romans du monde » : l’énoncé est aussi simple que le procédé doit s’avérer complexe. Ou caduc.

Révélé début mars sur le site d’OCLC, une bibliothèque coopérative mondiale, le palmarès repose sur les statistiques de WorldCat – la plus grande base de données de bibliothèques. Il y a certes un défaut de taille : il s’agit pour l’essentiel

d’établissements situés dans des pays anglophones. Mais cela a permis de passer au crible deux milliards de livres empruntés dans 18 000 bibliothèques à travers le monde. Et le gagnant est… un roman espagnol publié au début du xviie siècle : Don Quichotte de Miguel de Cervantes ! C’est le seul titre non anglophone du peloton de tête. Il est suivi de Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, Les Aventures de Huckleberry Finn et Les Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain, L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson. Après les romans d’aventures, les grandes romancières anglaises s’imposent dans le classement avec Orgueil et Préjugés de Jane Austen ( 6e), Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë (7e) et Jane Eyre de Charlotte Brontë (8e).

Après cinq romans de Charles Dickens arrive le premier livre français : Madame Bovary de Flaubert à la 23e place, suivi de près par Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas (26e) et Les Misérables de Victor Hugo (31e). Les romans russes sont également bien représentés avec Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski (22e) et Guerre et Paix de Léon Tolstoï (28e).

Aussi, la littérature de genre affiche son succès avec Dracula de Bram Stoker ( 25e) et trois livres de J. R. R. Tolkien. La dernière place est occupée par le vénérable Père Goriot de Balzac, moins plébiscité que L’Étranger (68e). Traduit en 39 langues, le roman d’Albert Camus est l’oeuvre française du classement la plus traduite dans le monde.

Gladys Marivat