La Rose pourpre du clerc
Trente- trois ans après le célèbre film de Jean-Jacques Annaud, Le Nom de la rose d’Umberto Eco a droit à une nouvelle adaptation sous la forme, cette fois, d’une mini-série. John Turturro succède à Sean Connery dans la peau de Guillaume de Baskerville, ex- inquisiteur chargé de faire la lumière sur le suicide d’un moine, alors qu’un conflit théologique fait rage entre les Franciscains et l’autorité pontificale. Et tandis que l’enquête avance,
les morts se multiplient autour de Baskerville et de son jeune novice Adso. Ambitieuse, cette mini-série l’est à plus d’un titre. À commencer par son format (huit épisodes de cinquante minutes) lui permettant d’être encore plus fidèle au matériau d’origine tout en déroulant des enjeux absents du film de Jean-Jacques Annaud. À l’image du livre, Le Nom de la rose assume pleinement son statut de « polar théologique » ludique, invitant le spectateur à mener l’enquête, doublé d’un vibrant plaidoyer en faveur de la liberté de pensée. Ce qui interpelle également dans cette adaptation, c’est sa facture visuelle très éloignée du toutvenant en matière de séries contemporaines. Si l’on est loin du style tape- à- l’oeil des
Experts ou même de la démesure de Game of Thrones, force est de reconnaître qu’elle offre un certain cachet grâce, notamment, à une belle utilisation de son environnement.
Malgré sa relative sobriété,
Le Nom de la rose s’autorise quelques belles envolées et n’hésite pas à se donner des airs de blockbuster, comme en témoigne l’impressionnante scène de bataille en ouverture. Coproduction oblige, la série s’offre également les services d’un casting quatre étoiles. Outre John Turturro, nous retrouvons quelques noms connus comme Tchéky Karyo ou encore Rupert Everett dans la soutane de l’inquiétant inquisiteur Bernardo Gui. Depuis le 5 mars sur OCS Max.