GASTRONOMIE
Antoine de Baecque propose une véritable histoire du restaurant, institution indissociable de notre quotidien et de notre héritage national, qui a acquis au fil du temps ses lettres de noblesse.
Paris, fin du xviii e siècle. Les voûtes du Palais- Royal sont le coeur battant de la capitale française, elles abritent les rencontres d’une société cosmopolite composée d’intellectuels, mais aussi de badauds et d’escrocs. Il se dit que c’est l’endroit le plus sulfureux de la ville. C’est aussi, et surtout, le berceau de la gastronomie tricolore, là où naquit le « restaurant » avec Antoine Beauvilliers, le premier restaurateur à faire date, suivi par les Frères provençaux, Méot, Véry…
UN PARCOURS LITTÉRAIRE ET GOURMAND
Antoine de Baecque, historien, essayiste et professeur à l’École normale supérieure, croque l’histoire de la gastronomie et la naissance du restaurant, nous plongeant dans le ventre de Paris peu avant la Révolution. Son récit est une machine à remonter le temps, gourmande et bien documentée. En 1835, le mot « restaurant » fait enfin son entrée dans le dictionnaire de l’Académie française : « qui restaure, qui répare les forces […] ». « Nous devons son invention à Mathurin Roze de Chantoiseau, le premier restaurateur de l’Histoire, mais aussi à Grimod de La Reynière, premier grand critique gastronomique, à Antoine Carême, premier cuisinier vedette, à Brillat-Savarin, premier intellectuel de la table, et à Escoffier, qui propulsa la cuisine française dans la modernité » , écrit- il à propos de ces hommes qui ont contribué à hisser la gastronomie française à son excellence.
La France gastronome est un parcours littéraire et gourmand où l’on apprend notamment quelques anecdotes croustillantes : Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’ancêtre spirituel de François Simon et de François-Régis Gaudry, avait des mains artificielles pour pouvoir écrire et manger ; et c’est Auguste Escoffier qui inventa le menu unique ( cher à nos restaurateurs actuels). On lui doit aussi la création de la pêche Melba, en l’honneur de la cantatrice Nellie Melba. L’auteur a même ajouté à cette épopée gourmande et historique bien ficelée quelques recettes, dont le jarret de veau cher à Jean Anthelme Brillat-Savarin, pour qui souhaite remonter le temps.