FARES FARES
À l’occasion de la sortie de Dossier 64* – d’après Jussi AdlerOlsen –, entretien avec le comédien, égérie du polar (vu dans Le Caire confidentiel).
Comment expliquez-vous le succès des romans noirs scandinaves ? • Fares Fares. Je pense que les lecteurs, outre le fait que ces livres sont souvent bien écrits, sont sensibles à leur caractère très réaliste, humain, loin des clichés du genre. La plupart des auteurs suédois de romans noirs sont d’anciens journalistes ayant décidé de s’inspirer d’affaires non élucidées, mais en se focalisant davantage sur les relations entre les personnages que sur l’action elle-même. Dans le cas des Enquêtes du département V, on peut également parler de la spécificité des cas et de l’alchimie entre l’inspecteur Carl MØrck et son collaborateur Assad.
Les opus des Enquêtes du département V ont été écrits par Nikolaj Arcel, qui a également adapté Millénium. Quelle différence entre ces deux franchises ? • F. F. Les livres Millénium sont plus proches des films adaptés des Enquêtes du Département V par leur approche très humaine. Il n’y est pas tant question de résoudre des affaires que de vouloir comprendre ce qui a motivé les personnages à agir. On y retrouve également cette touche scandinave, à base d’antihéros plongés dans des intrigues très sombres. Qu’avez-vous apporté de plus à votre personnage, Assad, par rapport à son modèle littéraire ?
• F.F. Je pense lui avoir apporté beaucoup en le rendant plus humain et moins « grossier » que dans les livres où il est surtout décrit comme un homme de main qui assiste Carl MØrck dans ses enquêtes. Je voulais également casser l’image de l’immigré traditionaliste qui se balade avec son tapis de prière et écoute de la musique arabe. Dans les films, Assad est un policier à part entière, l’égal de Carl dont il est le coéquipier, doublé d’un immigré moderne parfaitement ancré dans la société où il vit.
* Dossier 64. Les enquêtes du département V, de Christoffer Boe (en e-cinema chez Wild Side).
Dossier 64 par Jussi Adler-Olsen, Albin Michel, 2014.