Une fontaine de jouvence
Le Flamand Bart Moeyaert récompensé pour l’ensemble de son oeuvre, d’une grande diversité.
Le célèbre prix Alma a été décerné le 2 avril à l’auteur flamand Bart Moeyaert. Considéré comme le « Nobel » du livre jeunesse, le Astrid Lindgren Memorial Award, en version longue, porte le nom de la romancière suédoise Astrid Lindgren (1907-2002), auteur de livres pour enfants, mondialement connue comme la créatrice de Fifi Brindacier et de Zozo la Tornade.
La récompense est dotée de 5 millions de couronnes suédoises, soit 500 000 euros. Bart Moeyaert a appris la nouvelle depuis la 56e Foire du livre de
jeunesse de Bologne. L’année dernière, c’est l’Américaine Jacqueline Woodson qui avait été distinguée par le prix Alma. Bart Moeyaert est notamment connu en France pour son livre C’est l’amour que nous ne comprenons pas, paru en 2005 aux éditions du Rouergue. L’histoire d’une fratrie élevée par une mère qui multiplie les liaisons ratées, vue par le regard de la petite Edie. Dans son discours, l’écrivain a évoqué l’impact de l’oeuvre d’Astrid Lindgren sur sa vocation : « J’ai lu ses livres à l’âge de 9 ans. Son monde ressemblait à celui de ma propre famille et le monde réel, au sien. Plus tard, j’ai compris que son univers était entièrement tourné vers l’inclusion. Et c’était rassurant car, étant le plus jeune dans ma grande famille, j’étais un solitaire. » De l’auteur, né à Bruges en 1964, on a pu lire aussi le roman autobiographique Frères, dans lequel il relate son enfance de petit dernier d’une fratrie de sept garçons. Depuis ses débuts à l’âge de 19 ans, Bart Moeyaert a signé plus de 50 livres, dont des romans, mais aussi des poèmes, des fictions pour adolescents, des pièces de théâtre et des scénarios pour la télévision.
Traduite dans plus de 20 pays, notamment en France aux éditions du Rouergue et à La Joie de Lire, son oeuvre est marquée par son réalisme et sa poésie. « Le langage condensé et musical de Bart Moeyaert vibre d’émotions réprimées et de désirs non exprimés. Il décrit des relations proches du point de rupture avec une immédiateté cinématographique, alors même que sa narration complexe suggère de nouvelles directions à suivre », a souligné le jury dans un communiqué. Gladys Marivat