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« Je me suis fait cueillir par mon protagonis­te »

Première femme du palmarès 2018 des meilleures ventes littéraire­s, Aurélie Valognes parle de son nouveau roman, La Cerise sur le gâteau, qui prône le retour à l’essentiel.

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Quelle est votre méthode d’écriture ?

• Aurélie Valognes. Je commence par une phase de maturation de l’idée, qui peut durer des mois ou des années ; puis j’écris dans les cafés. J’ai besoin de m’extraire de chez moi pour être totalement efficace et concentrée. Le bruit me porte, je laisse traîner mes oreilles pour capter des moments de vie que je réutilise. On ne peut pas raconter la vie en restant chez soi. Quand j’ai tous les éléments, je déroule l’histoire, chapitre après chapitre, comme si je visionnais un film.

Avez-vous été surprise par l’évolution de la problémati­que environnem­entale au sein de l’intrigue ?

• A.V. Je me suis fait cueillir par mon protagonis­te, qui devait être un passionné de jardinage mégalo et qui, au fil de mes lectures pour alimenter mon personnage, m’a dépassée. L’urgence climatique m’a secouée et prise au dépourvu. Bernard, dans La Cerise sur le gâteau, s’est transformé en activiste écologiste, et je suis devenue Bernard dans la vraie vie, une ayatollah du zéro déchet, ridicule par ses efforts qui peuvent sembler vains.

Quelles ont été vos sources d’inspiratio­n pour le couple de retraités ?

• A.V. Le thème de ce couple confronté à un changement de vie radical a deux origines. Tout d’abord mes beauxparen­ts et parents, bientôt en âge d’aborder la retraite, nouvelle étape qu’ils redoutent, mais aussi mon propre changement de vie. Après avoir fait passer pendant quinze ans nos emplois de cadres avant tout le reste, mon mari et moi avons tout quitté pour nous recentrer sur ce qui est essentiel : retrouver la famille en Bretagne, ralentir le rythme afin de vivre de nos passions et voir grandir nos enfants.

Vous écrivez que la retraite permet d’être enfin qui l’on a envie d’être…

• A. V. Aujourd’hui, j’ai le sentiment de m’être trouvée, d’être « alignée » entre celle que je pensais être et n’osais pas affirmer, et celle que je suis. Mon rêve d’enfant était d’écrire un roman, j’en suis à cinq. Maintenant, la vie, ce n’est que du bonus. J’ai trouvé ma place grâce à ma passion et à la confiance que m’accordent les lecteurs. Je n’imagine pas la retraite sans continuer à écrire : cela fait partie de moi, c’est devenu vital.

Propos recueillis par

Marie Lechevalie­r

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 ??  ?? La Cerise sur le gâteau par Aurélie Valognes, 414 p., Mazarine, 18,90 €
La Cerise sur le gâteau par Aurélie Valognes, 414 p., Mazarine, 18,90 €

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