À la recherche du livre perdu
Histoires surprenantes, glaçantes ou heureuses ont ici pour point commun l’objet livre, mis en scène et conté à travers une exposition et un ouvrage.
Le musée de l’Imprimerie et de la Communication graphique de Lyon a décidé de consacrer sa nouvelle exposition à tous les livres qui ont été maltraités durant l’Histoire, victimes de la censure, d’autodafés, mais
aussi de catastrophes naturelles. En parallèle de la visite, BibliOdyssées relate le destin souvent émouvant de ces écrits. Les exemples fusent. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Irène Némirovsky, écrivaine russe émigrée en France, rédige deux romans. En juillet 1942, ses filles réussissent à cacher les manuscrits dans une valise au milieu du linge de leur mère, qui vient d’être arrêtée et mourra peu de temps après, à Auschwitz. Soixante ans plus tard, les documents sont exhumés et publiés ( Suite française, en 2004). À Bogotá, José Alberto Gutierrez, éboueur, trouve à la fin des années 1990 un livre au fond d’une benne à ordures. Il choisit de garder ces volumes jetés, cumule ainsi 25 000 références et ouvre une bibliothèque dans le sous-sol de sa maison. Puis il sillonne les routes de la Colombie pour approvisionner les régions défavorisées ou reculées. Des récits édifiants, gorgés d’humanité et d’espoir. BibliOdyssées. 50 histoires de livres sauvés par Kamel Daoud et Raphaël Jerusalemy, 230 p., Imprimerie nationale, 29 € « L’odyssée des livres sauvés », musée de l’Imprimerie et de la Communication graphique de Lyon. Jusqu’au 22 septembre.