3 QUESTIONS À… VÉRONIQUE OVALDÉ
Après Alice Zeniter en 2018, l’auteure de Personne n’a peur des gens qui sourient (Flammarion) a cette année « carte blanche » à Montpellier.
Vous avez choisi d’inviter Chloé Delaume, Cécile Ladjali, Véronique Olmi, Paola Pigani et Jeanne Cherhal. Quels ont été vos critères ?
Les auteurs que j’ai invités sont des autrices. C’était un hasard au départ car, à aucun moment, je n’avais imaginé une carte blanche exclusivement féminine. Cela me convient parfaitement et tient de la sororité – mot si cher à Chloé Delaume, l’une de mes invitées. Certaines sont mes amies depuis longtemps, voire depuis toujours ; pour d’autres, je les connais à peine. Mais elles s’adonnent toutes, il me semble, à cet effort de justesse, d’acuité et de sagacité nécessaire à notre devoir (nous sommes des femmes) de désobéissance. Et cela crée, bien entendu, des complicités électives. Que ce soit avec la musique, la voix et l’humour de Jeanne Cherhal ; que ce soit avec Cécile Ladjali, ma grande soeur si généreuse et si clairvoyante ; avec Véronique Olmi, qui m’a offert l’immense privilège de devenir son éditrice et dont j’aime tant l’insoumission ; Chloé Delaume, ardente soeur sorcière ; ou Paola Pigani, dont les livres m’ont bouleversée, et que je ne connaissais pas.
Cette synergie entre auteurs, cet élan commun (et, ici, féminin) dans le cadre d’un festival, en quoi est-ce important ? Les complicités électives, que je viens d’évoquer, choisies, bienheureuses, fortifiantes, sont nécessaires à notre condition d’écrivain ou d’artiste. Qui induit, pour beaucoup d’entre nous, un exercice solitaire et pratique, presque ascétique.
Quelles seront vos propres interventions ?
J’invite Jeanne Cherhal à m’accompagner sur scène au piano et au chant pour une lecture un peu particulière de Personne n’a peur des gens qui sourient. Je dialoguerai avec Chloé Delaume et Véronique Olmi autour de thèmes qui leur sont chers… Et pour le reste, vous verrez bien !
Propos recueillis par Hubert Artus