HORS DES SENTIERS BATTUS
Central London prospère sur l’idée que quiconque habite ailleurs en Angleterre – si ce n’est dans le monde – vit une existence creuse et vide. Le problème, c’est que les gens qui tiennent ce discours sont en général très riches et très ennuyeux. »
Ainsi parlait l’écrivain Joe Dunthorne, auteur du roman Les Désaccordés. Son conseil, repris par l’immense majorité des écrivains que nous avons interrogés : fuyez vers la périphérie !
Le long du canal River Lea, les quartiers de Hackney Wick et Fish Island ont vu leurs anciennes usines victoriennes et leurs gigantesques entrepôts investis par des artistes locaux qui en ont fait des lieux, communs, de travail et d’habitation, ainsi que des lieux d’art et de culture, ouverts au public. Idéal par beau temps, le Grow bar & restaurant propose une cuisine équitable, espace de coworking, jam session, concerts de garage et de reggae ainsi qu’un club de lecture, le tout les pieds dans l’eau ! Pour les fans de street art, l’est de Londres demeure une valeur sûre, malgré la flambée des prix qui poussent de plus en plus d’artistes à fuir vers la périphérie de la ville. À Hackney Wick, les murs exhibent les oeuvres de Thierry Noir (Wallis Street) et de Lord Napier
(25 White Post Lane) ; plus près du centre, à Shoreditch, l’éléphant-pieuvre d’Alexis Diaz (Hanbury Street) et une oeuvre de Banksy
(83 Rivington Street).
Enfin, la capitale britannique connaissant comme Paris un énorme problème de pollution, rien de mieux pour respirer que les anciens parcs du Nord londonien, l’immense Hampstead Heath et Waterloo Park. Le premier, recommandé par la critique rock et auteure de polars Cathi Unsworth, est situé sur l’un de ses points les plus élevés, offrant une vue surplombante sur la foule déchaînée de Londres. Le second, le favori de l’ex-chanteuse du groupe punk The Slits et romancière Viv Albertine, est posé sur la colline de Highgate et compte trois étangs. Sans oublier les écureuils et les renards.