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Reine du noir dans l’Hexagone, créatrice du célèbre commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, Fred Vargas est aussi archéozoologue et médiéviste : l’étrangeté poétique de ses polars en porte d’ailleurs toujours la marque. Poursuivant ses obsessions, elle publie régulièrement textes, études, ou essai : le 1er mai paraîtra L’Humanité en péril. Virons de bord, toute !
(Flammarion). L’ouvrage a un double enracinement : d’une part, un court texte écrit en 2008 sur le climat, et qu’elle eut la surprise d’entendre, lu par Charlotte Gainsbourg lors de la COP24 en 2018. D’autre part, le soutien apporté par l’auteur au collectif européen Pacte Finance Climat lancé par le climatologue Jean Jouzel et l’économiste Pierre Larrouturou. S’appuyant sur de très nombreuses données, études, statistiques et rapports, écrivant dans un style très direct, Fred Vargas fustige les « industriels milliardaires à la tête des lobbies » et « nos gouvernants apparemment impuissants »
qui ont tout fait pour dissimuler « ce que nous aurions dû savoir ». Mais elle ne se contente pas de pointer la température qui monte, les glaciers qui fondent, les océans souillés, les disparitions d’espèces animales ou les pesticides. Dans cet ouvrage aux accents pamphlétaires, la romancière se fait lanceuse d’alerte et de solutions, soulignant les pistes et les inventions récentes pour capter, filtrer et réduire le CO2, pour absorber et retenir les cellules de particules fines, et dévoile les diverses pistes de remplacement des matériaux lourds. Pour elle, voici venu le temps de la « Troisième Révolution ».
Hubert Artus