Le Prix des libraires 2019 décerné à Franck Bouysse
Désigné le 15 mai dernier lors d’une cérémonie au CNL, le roman Né d’aucune femme est le lauréat de cette 65e édition.
Même s’il fête aujourd’hui ses 64 ans, le Prix des libraires n’est pas du tout prêt à partir en retraite ! Fondé en 1955 à l’initiative de la FFSL ( Fédération française des syndicats de libraires), il a pour mission de mettre en lumière un auteur francophone n’ayant, jusqu’alors, jamais reçu un
grand prix automnal. Et, de René Barjavel à Delphine de Vigan en passant par Patrick Modiano, Fred Vargas ou Marc Dugain, le palmarès montre que les lauréats ont su honorer leur désignation. Sous l’égide de Joël Hafkin et de Nathalie Iris, avec, pour marraine, Cécile Coulon (lauréate en 2017), le jury a choisi de récompenser pour l’édition 2019 l’excellent Né d’aucune femme de Franck Bouysse (La Manufacture de livres). L’écrivain corrézien raconte magnifiquement le destin d’une certaine Rose, dont le curé vient bénir le corps à l’asile avant de récupérer les étranges cahiers, dans lesquels elle a consigné sa vie… Dans notre édition de février, Hubert Artus écrivait au sujet de ce roman : « Toujours saisissant lorsque ses personnages sont féminins, Bouysse l’est plus encore dans ce chant élégiaque, embaumé de grâce psychologique et littéraire. »
MENTION SPÉCIALE POUR J.-C. GRUMBERG
Une distinction peut en cacher une autre. Outre les lauriers attribués à Né d’aucune femme, cette 65e édition est marquée par la création – « à titre exceptionnel » – d’un prix Spécial du jury, remis à Jean-Claude Grumberg pour La Plus Précieuse des Marchandises ( Seuil/ La Librairie du xxi e siècle). Il faut dire que nombreux ont été les libraires à défendre ardemment ce titre depuis sa parution en janvier. Évoquer la déportation sous la forme d’un conte tout sauf naïf ? Tel était le pari – semble- t- il gagné – de l’auteur, qui a déjà touché beaucoup de lecteurs. On compte déjà, selon Edistat, plus de 40 000 exemplaires écoulés.