L’existence en question(s)
Là où la société échoue, Bertrand Vergely nous propose des voies pour donner une valeur et une signification à notre présence ici-bas.
Lorsqu’elle ne fait pas sourire, la question du sens de la vie provoque souvent soupirs et lassitude… et pourtant. L’expérience même de l’existence ne nous montre-t-elle pas tout le contraire ? N’est-ce pas ce qui l’éclaire lorsque ce sens apparaît sous différentes formes : que ce soit la beauté, l’amour ou l’intériorité ? Et, comme le souligne Bertrand Vergely dans cet essai salutaire (et qui bouscule !), « n’est-ce pas à l’inverse ce qui nous pousse au malaise, au mal-être, à la tristesse, au désespoir et parfois à la mort, quand il vient à manquer ? »
Cette quête rejoint un geste culturel, moral et spirituel profond, que ce soit en Orient ou en Occident. Kierkegaard jugeait, par exemple, que rien n’était plus important que de découvrir l’individu fondamental que l’on est. Goethe, quant à lui, raconte, dans son grand roman Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister, la recherche de sens d’un jeune homme à travers ses voyages initiatiques. Selon l’auteur, « il nous est impossible de vivre une vie qui n’aurait aucun sens. C’est donc à nous-mêmes de résoudre intérieurement cette question cruciale en trouvant une direction à notre existence ». Mais comment faire ? Dans Notre vie a un sens !, le théologien convoque, pour nous éclairer, des philosophes, des écrivains, des poètes et des mystiques qui se rejoignent sur sept règles communes : la vie comme un art, comme passion, comme présence, comme attention, comme ascèse, comme sagesse et, enfin, la vie comme douceur. « N’a- t- on pas là un début de réponse ?, note Bertrand Vergely. Cette question ne nous importe-t-elle pas au plus haut point, parce que se la poser, c’est poser la question même de la vie ? »