Le mal nécessaire
Grand Prix de littérature policière 2018 avec Sans lendemain, Prix Mystère de la critique 2016 pour L’enfer de Church Street, l’américain Jake Hinkson offre une nouvelle pépite de roman noir.
Pas sûr que Richard Weatherford se souvienne de ce qu’est l’innocence quand il est réveillé à 4 h 56 du matin. Pourtant, depuis dix ans, il est le pasteur de Stock, petite ville du comté de Van Buren, Arkansas, où il vit avec sa femme Penny et leurs cinq enfants. Mais à 4 h 56, un jeune homme lui téléphone, exigeant de lui trente mille dollars. C’est le prix du silence que doit payer Weatherford pour ne pas voir resurgir un secret (ou une rumeur ?) qui ruinerait sa vie familiale et son sacerdoce. Pour rassembler cette somme, il va trouver Harten qui, lui-même, est prêt à tout pour ouvrir son « liquor store ». Or, les élections présidentielles de 2016 se profilent, et les autorités religieuses ont organisé un référendum sur l’interdiction de la vente d’alcool, qui mobilise le comté.
L’affaire agrège plusieurs autres individus, tous liés par quelques intérêts. Générant trois intrigues mortelles,
savamment ficelées dans un suspense des plus tranchants, la narration alterne plusieurs voix. L’action progresse en offrant différentes focales sur les secrets, les trahisons, les duperies… et les tirs. Nous sommes à la veille de Pâques, Bientôt, le Bien et le Mal seront des notions interchangeables. Le récit prend des virages serrés sans jamais déraper. Les personnages acquièrent une densité, une émotion et une rage rares. Lui-même fils de prêcheur baptiste, Jake Hinkson est bien connu du lectorat français. Au nom du Bien, quatrième de ses romans traduits en France, est marqué du sceau de la puissance.