Mais pourquoi faut-il repeindre la tour Eiffel tous les sept ans ?

Au-delà de cette anecdote sur le célèbre monument parisien sujet à la rouille, Valérie L’Hostis et Damien Féron nous disent tout sur les mécanismes de la corrosion.

Gustave Eiffel le dit lui- même : « La peinture est l’élément essentiel de la conservation d’un ouvrage métallique […]. » Faite d’acier, sa célèbre création risque ainsi de rouiller et, dès lors, se doit d’être repeinte tous les sept ans, d’une couleur qui porte son nom : le brun tour Eiffel. La corrosion, voilà l’ennemi. Elle menace partout : dans les canalisations, sur les coques des bateaux et sur les ponts,

à la surface des statues, au fond des cuisines, à l’intérieur du béton armé, et même dans nos corps, via les broches et prothèses que nous acceptons. Pourquoi faut- il toujours repeindre la tour Eiffel ? raconte ainsi l’histoire de la rouille et, donc, celle du fer, depuis celui des météorites et des premiers gisements jusqu’à l’épopée de l’acier. Les auteurs, Valérie L’Hostis et Damien Féron, expliquent comment, pour lutter contre la rouille, il faut sans arrêt scruter, sonder, mesurer et protéger. Ainsi est-il parfois nécessaire de corroder un métal pour en préserver un autre. Ce combat doit désormais être écologique si l’on applique les douze principes définis par les auteurs, depuis la suppression des produits toxiques jusqu’à la prévision de la fin de vie des objets de métal. Sauf l’or et argent, inaltérables. Il y a urgence, car on consomme tellement de fer qu’il risque de manquer pour les générations à venir. Que seraient nos villes, s’interroge le professeur Macdonald, de l’université de Berkeley en Californie, sans leurs édifices d’acier ou de béton armé ? Que seraient nos industries sans les alliages de plus en plus performants ?

Françoise Monier

HHHII Pourquoi faut-il toujours repeindre la tour Eiffel ? par

Valérie L’Hostis et Damien Féron,

104 p., EDP Sciences, 14 €