GRAND PRIX POÉSIE RATP 2019 L’imagination en voyage
Armésderim es, de métaphores, d’oxymores et de palimpsestes, ils viennent égayer le métroboulot-dodo des transports en commun franciliens. Chaque année depuis cinq ans, le Grand Prix poésie de la RATP propose à ses usagers de participer à un concours d’écriture poétique. À la clé : le privilège de voir ses vers affichés dans les stations et les rames du réseau parisien. Lors de l’édition 2018, près de 10 000 apprentis poètes, âgés de 12 à 94 ans, ont tenté leur chance. Le jury, présidé par la comédienne et auteure Isabelle Carré, s’est réuni le 23 mai dernier pour départager les 100 finalistes. Entre haïkus, odes à la nature, instants amoureux, souvenirs d’enfance, vers engagés…, le choix a été cornélien ! Après deux heures d’épineux et
joyeux débats, les jurés ont sélectionné un grand gagnant dans chacune des trois catégories d’âge ( enfants, adolescents et adultes), ainsi qu’un Grand Prix général. Un recueil des plus belles propositions sera édité par Gallimard. Voici nos coups de coeur parmi les lauréats. Les gouttes d’eau
Sur le fil à linge
Comme si la pluie
Étendait ses vêtements.
Anaïs Orillon, 32 ans, Saint-Étienne-de-Boulogne (07)
La danseuse
Le bout du monde au bout du pied
Elle fait sa course sur le temps
Tournant dans ses jupons dorés
Et dénudant ses sentiments.
Sur scène ses pas sont des larmes
Qu’en musique elle fait couler
Le bout du monde au bout du pied
Sur scène ses pas sont des armes.
Le bout du monde au bout du pied
Elle tend tout son corps pour rêver
À l’art et à la liberté.
Pour elle le temps s’est figé
Elle va bientôt s’envoler
Le bout du monde au bout du pied.
Marion Declerck Forêt, 30 ans, Nantes (44)
Parfois, je forme ce voeu merveilleux et libertaire Que tous les mots ne prennent que des sens interdits !
Jean-Édouard Bessière, 48 ans, Paris (75)