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PRENDS GARDE À POE

Cet été, lisez ou relisez les plus célèbres histoires d’ Edgar Allan Poe dans une nouvelle traduction illustrée.

- Gladys Marivat

Quel plaisir de retrouver les plus célèbres histoires courtes d’Edgar Allan Poe dans ce second tome des Nouvelles intégrales ! Après un premier volume qui regroupait ses écrits de jeunesse (1831-1839), dont La Chute de la maison Usher et Le Diable dans le beffroi, les fans de celui que l’on considère comme un maître du récit d’énigme et du fantastiqu­e, et comme l’un des inventeurs du roman policier et de la SF, seront ravis de pouvoir le relire dans une nouvelle traduction, agrémentée des sublimes illustrati­ons en noir et blanc de Sophie Potié. Pour les lecteurs qui le découvrent, ce livre offre un panorama saisissant du génie et de la singularit­é de l’écrivain américain, né en 1809 et mort à 40 ans seulement. Car qui mieux que Poe sait manier le suspense et l’horreur tout en stimulant nos cellules grises ? L’attrait pour le surnaturel (La Fosse et le Pendule, Le Masque de la Mort rouge, L’Île de la fée), la cryptologi­e (Le Scarabée d’or), la descriptio­n romantique des paysages brumeux du nord de l’Europe (Une descente dans le Maelström), le recours fréquent aux penseurs grecs et latins, le goût du raisonneme­nt logique, la faune urbaine (L’Homme dans la foule) et la folie (Eleonora) : c’est toute la diversité des obsessions et passions de Poe qui s’impose ici.

Dans des nouvelles très célèbres, comme Les Crimes de la rue Morgue (ancienneme­nt parue sous le titre Double assassinat dans la rue Morgue) et Le Mystère de Marie Roget, qui en constitue la suite, le lecteur retrouvera avec bonheur le chevalier C. Auguste Dupin. En plus de savoir lire dans les pensées du narrateur, ce détective en herbe pense que « l’important est de savoir ce qu’il faut observer ». Car souvent, affirme-t-il, la vérité n’est pas au fond des choses, mais à la surface, et l’on a tendance à se fier à ce qui est vraisembla­ble et non à ce qui est. Autant de qualités qui lui permettent de trouver le coupable du meurtre sauvage d’une mère et de sa fille, rue Morgue à Paris. Un être d’une vigueur surhumaine, dont personne n’a pu reconnaîtr­e l’accent étranger, et qui a réussi à quitter la maison alors que toutes les issues étaient fermées. Toujours aussi fascinant.

 ??  ?? HHHHH Nouvelles intégrales. 1840-1844 (t. 2) par Edgar Allan Poe, traduit de l’anglais (États-Unis) par Christian Garcin et Thierry Gillyboeuf, 384 p., Phébus, 26 €
HHHHH Nouvelles intégrales. 1840-1844 (t. 2) par Edgar Allan Poe, traduit de l’anglais (États-Unis) par Christian Garcin et Thierry Gillyboeuf, 384 p., Phébus, 26 €
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Une illustrati­on de Sophie Potié, tirée des Nouvelles intégrales..

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