L’ART ET LA MANIÈRE
L’écrivain Jean-Philippe de Tonnac enquête auprès des mythiques guérisseuses.
Que faut-il entendre par « guérisseuses » ?
« Des femmes qui prennent en charge les maux ne trouvant plus aucune écoute, qui prennent indistinctement soin du corps et de l’âme, qui soignent à partir de dons. Vous pouvez les appeler énergéticiennes, magnétiseuses, naturopathes, médiums […]. Elles sont pour notre temps celles que les pouvoirs temporels et religieux ont autrefois malmenées, persécutées avant de les faire disparaître par le feu » , nous explique Jean-Philippe de Tonnac. Pour cette enquête aussi ambitieuse que passionnante, il est allé à la rencontre de ces femmes extraordinaires, en France, en Suisse, au Canada. À chacune, l’auteur a demandé de lui confier la manière dont elle était devenue guérisseuse, les dons à partir desquels elle pouvait déclencher chez ses patients un processus de guérison. Pour connaître leur art, il confie avoir reçu de leur part un soin, parfois plusieurs. Il s’interroge ainsi sur les notions de « maladie » et de « guérison » , mais aussi et surtout sur la question du féminin.
« Adolescent, en écoutant les garçons parler des filles, en étudiant la condition des femmes partout dans ce monde, j’ai souvent eu honte d’être un homme. Me diriger vers ces femmes qui, parce qu’elles se sont relevées de leurs blessures, peuvent venir au secours de leurs semblables, porter assistance à une humanité en danger, était pour moi entreprendre mon chemin de guérison. » Le Cercle des guérisseuses agit comme un baume, réhabilitant un univers injustement réputé obscur et magique.