TOUS LES HOMMES N’HABITENT PAS LE MONDE DE LA MÊME FAÇON
Paul Christian Frederic Hansen, le narrateur du nouveau roman de Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, est né à Toulouse cinq ans après l’auteur de La Succession (2016). Le fils de la Toulousaine Anna Madeleine Margerit et de l’irréductible Danois Johanes Hansen, « pasteur protestant de métier », est incarcéré depuis novembre 2008 au pénitencier de Montréal où il partage une cellule, un « enclos », avec un biker imprévisible et tatoué, Patrick Horton, qui souffre des dents. Dès les premières pages, on sait que Paul Christian Frederic Hansen est marié à une Indienne Algonquine, Winona Mapachee, qu’il a
eu son bac non sans mal à 18 ans, qu’il a exercé le métier de superintendant (une « sorte de concierge magicien » ) dans un immeuble et qu’il purge une peine pour avoir tué un homme. Avant d’apprendre qu’il a étudié la géographie et que la vie de sa famille a basculé en août 1975. L’année où le film classé X Gorge profonde fit scandale en France, où ses parents divorcèrent et où son père partit s’installer au Canada, à Thetford Mines, dans la province de Québec. Un petit village où son fils est venu le rejoindre un an plus tard, commençant à travailler dans une entreprise de bâtiment. Alors que son géniteur devenait un joueur compulsif, perdant la tête en pariant sur des courses de chevaux et en misant inconsidérément au « Moneymaker ».