CONCOURS LIRE- LIBRINOVA
Le jury, présidé par Régis Jauffret, a tranché : la Parisienne Sarah Mancini remporte la seconde édition de notre concours d’écriture, grâce à sa singulière variation sur l’« achronologie », intitulée Le Ressac. Un petit bijou à découvrir dans ce numéro.
Il faut se méfier du bonheur. C’est, en tout cas, l’avis ou la recommandation de l’écrivain Régis Jauffret, président du jury de la seconde édition du concours de nouvelles Lire- Librinova, dont le thème était : « Le bonheur est un piège dans lequel je suis plusieurs fois tombée. » Plus de 200 participants ont ainsi planché à partir de cette phrase énigmatique, aussi séduisante qu’intimidante, n’ayant pas du tout découragé les apprentis écrivains. C’est avec originalité et lucidité qu’ils l’ont ainsi affrontée, puisant leur inspiration dans leur quotidien ou faisant preuve parfois d’une imagination redoutable. En revanche, il n’a pas été évident, pour les différents membres du jury, de se décider au moment crucial des délibérations. Alors que les statuts prévoyaient cinq finalistes, ce sont finalement six nouvelles qui ont été retenues. Parmi lesquelles celle de la lauréate Sarah
Mancini ( voir encadré ci- dessous), Le Ressac. Un texte salué pour son originalité et sa manière de traiter son sujet – à savoir l’« achronologie ». Explication. La narratrice raconte l’histoire de sa relation avec Primo, un personnage atypique à la philosophie particulière. Celui-ci a en effet choisi de mener sa vie par « achronologie », c’est-à-dire « dans le désordre, libérée de la dictature linéaire du temps » où « tout serait éternellement encore à vivre ». Ainsi, ne se souciant plus du temps ou de leur âge, les personnages vivent et revivent leur existence comme si elle débutait à nouveau chaque jour. Mais lorsqu’un malheureux accident de train les sépare, ils se retrouvent seuls, piégés dans des vies parallèles différentes. Parviendront-ils à se retrouver ? À vous de découvrir le fin mot de cette histoire dans les pages qui suivent.
Il convient par ailleurs de saluer les cinq autres finalistes pour la finesse et l’inventivité de leurs nouvelles, très variées, qui ont su retenir l’attention du jury. Un grand bravo à Hélène Hérault pour Un exil de papier, à Claire Larquemain pour Épicéa, à Marie Godart pour Entre chiens et loups, à Julie Vander Meulen pour Adeline et, enfin, à Thomas Curatolo pour Maman de personne. Ceux-ci verront leurs textes publiés, aux côtés du Ressac de Sarah Mancini, dans un recueil numérique concocté par Librinova, d’ores et déjà disponible en ligne. Morgane Pernet