OUBLIER KLARA D’ISABELLE AUTISSIER
LE HÉROS, IOURI, EST ATTACHANT ET INCARNÉ.
À 46 ans, cet ornithologue et professeur à l’université doit affronter son passé. Il quitte les États-Unis, où il travaille et où il aime, pour revenir dans cette Russie qu’il a fuie vingt-trois ans plus tôt. En pensant ne jamais y remettre les pieds. Jusqu’au jour où il s’envole vers Mourmansk, la ville portuaire où son père Rubin est sur le point d’être emporté par un cancer du foie.
ISABELLE AUTISSIER EXPLORE LE DESTIN TOURMENTÉ DE L’URSS À TRAVERS LE PERSONNAGE DE KLARA SERGUEÏVA BONDAREV.
La grand-mère de Iouri, qui serait morte d’une maladie pulmonaire au début des années 1950. Avant de s’éteindre, Rubin a besoin de raconter à son fils une sombre histoire vieille de soixante-dix ans. De remonter au soir où des hommes sont venus arrêter la géologue aux yeux bleus mariée à Anton. En laissant ce dernier impuissant et seul avec son enfant. Klara se serait livrée à des activités contre-révolutionnaires, aurait versé dans l’espionnage et la propagande contre le pouvoir soviétique.
OUBLIER KLARA EST PORTÉ PAR UN VIGOUREUX SOUFFLE ROMANESQUE.
Isabelle Autissier capture son lecteur et l’entraîne dans une aventure puissante. Celle de Iouri qui voyage au temps du goulag afin d’accomplir son devoir envers un père mourant. Et se rappelle comment il en vint à aimer les oiseaux. À sortir de l’enfance au moment où Gorbatchev commençait à révolutionner l’URSS, faisant souffler un vent de liberté qui laissait croire aux Soviétiques qu’ils sortaient enfin « d’un hiver qui aurait duré plusieurs décennies ».
Oublier Klara par Isabelle Autissier, 322 p., Stock, 20 €. En librairie le 2 mai.