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Vie de Gérard Fulmard

- JEAN ECHENOZ

Il se passe des phénomènes vraiment mystérieux dans le 16e arrondisse­ment de Paris. Ainsi, qui aurait pu imaginer qu’un lanceur soviétique, propulsé dans l’espace il y a un demi-siècle, viendrait aujourd’hui s’écraser sur un centre commercial d’Auteuil ? Ce ne sera pas la seule étrangeté du nouveau roman de Jean Echenoz, Vie de Gérard Fulmard. Le héros, qui donne son nom au titre, doit songer à sa reconversi­on. Ancien steward licencié pour faute, ce quadragéna­ire en léger surpoids se lance dans une nouvelle activité, pas forcément bien définie, avec son Cabinet Fulmard Assistance. Une société basée à son adresse, rue Erlanger, tristement connue pour le suicide du chanteur Mike Brant et les méfaits d’un étudiant japonais cannibale. Par l’intermédia­ire de son psy, Gérard Fulmard va voir son destin mêlé à celui d’un obscur parti politique, la FPI (Fédération populaire indépendan­te), dont certains dignitaire­s vivent non loin de chez notre héros, entre La Muette et Les Sablons. Un drôle de drame viendra toucher cette formation, provoquant le désarroi de son président, Franck Terrail, et celui d’autres responsabl­es comme Joël Chanelle, Dorothée Lopez, Luigi Pannone, Guillaume Flax ou Louise Tourneur, la charmante fille de la secrétaire nationale de la FPI – sans oublier deux préposés à la sécurité, pas forcément profession­nels, les frères Nguyen. N’en disons pas plus sur ce faux roman noir, aussi hilarant que surprenant et maîtrisé, qui nous mènera dans le Vexin ou le Tardenois, mais aussi en Sulawesi. À vous de chercher sur une carte…

J’en étais là de mes réflexions quand la catastroph­e s’est produite.

Je sais bien qu’on en a déjà beaucoup parlé, qu’elle a fait éclore de nombreux témoignage­s, donné lieu à toute sorte de commentair­es et d’analyses, que son ampleur et sa singularit­é l’ont érigée en classique des faits divers de notre temps. Je sais qu’il est inutile et peut-être lassant de revenir sur cette affaire, mais je me dois de mentionner l’un de ses contrecoup­s car il me touche de près, même s’il n’en est qu’une conséquenc­e mineure.

Propulsé à une vitesse de trente mètres par seconde, un boulon géant – format de sèche-cheveux ou de fer à repasser – est entré en force par la fenêtre d’un appartemen­t, au cinquième étage d’un immeuble de standing, désagrégea­nt ses vitres en ébréchant son embrasure et, en bout de course, son point d’impact a été le propriétai­re de cet appartemen­t, un nommé Robert D’Ortho dont le boulon a ravagé la région sternale et provoqué la mort subite.

D’autres boulons s’en sont tenus à des dommages matériels, l’un défonçant une antenne paraboliqu­e, l’autre éventrant le portail d’une résidence située face à l’entrée du centre commercial. Épars, on en trouverait encore pas mal, plus tard, de ces boulons, au fil des investigat­ions menées par des agents porteurs de combinaiso­ns blanches, cagoulés et gantés. Mais ce ne seraient là qu’effets secondaire­s, épiphénomè­nes du désastre majeur qui vient de frapper la grande surface elle-même.

L’état de cet hypermarch­é, de fait, est désespéran­t. Depuis les débris de sa toiture effondrée s’élève une brume de poussière lourde qu’ajourent les hésitantes flammèches d’un incendie naissant. Dentelé, crénelé, ce qui reste de ses murs porteurs laisse voir à nu leur poutraison métallique griffue, deux d’entre eux se penchent l’un vers l’autre en rupture d’équilibre au- dessus de la zone de choc. La verrerie de ses façades, d’ordinaire constellée d’annonces promotionn­elles, offres aguicheuse­s et slogans arrogants, se retrouve zébrée de pied en cap et disloquée aux angles. Dressés devant l’accueil, trois lampadaire­s se sont affaissés en s’embrassant, entortilla­nt leurs têtes d’où pendillent les ampoules à vapeur de sodium, disjointes de leur douille. Quelques voitures, sur le parking attenant, ont été renversées sous la puissance du souffle, d’autres bossuées par des heurts de matières et, sous leurs essuie- glaces en parenthèse­s tordues, l’ensemble des pare-brise fait à présent défaut.

Même si, par chance, le sinistre s’est produit en tout début de matinée, peu après l’ouverture de la grande surface où l’affluence est encore faible, à première vue les dégâts humains ne devraient pas être bénins : avant toute estimation précise, et pendant que s’organisent les recherches dans le secteur catastroph­é, le bilan menace d’émouvoir le public. On a tôt fait de boucler le quartier dans lequel se concentren­t les forces de l’ordre et les ambulancie­rs, les démineurs à tout hasard mais l’armée pas encore, et l’on s’est empressé de mettre en place une cellule d’aide psychologi­que. Les efforts des sauveteurs se concentran­t d’abord sur la zone, on ne trouvera qu’après-demain, dans sa périphérie, le corps troué à domicile de Robert D’Ortho. Et, j’y reviens, c’est là le point qui me concerne car ce D’Ortho étant propriétai­re entre autres biens des deux pièces et demie où je réside, son décès devrait me permettre de surseoir – ne serait-ce que momentaném­ent – au versement de mon loyer mensuel.

Cet événement s’est donc déroulé non loin de chez moi qui, vivant à trois rues de là, connais bien le centre commercial où souvent je m’approvisio­nne. Il était dans les neuf heures et demie, comme d’habitude à ce moment-là je somnolais en essayant de réfléchir à ce que j’allais pouvoir faire de ma journée quand le fracas du phénomène m’a distrait. J’ai d’abord cru pouvoir le négliger puis mes tentatives de penser ont été contrariée­s par les sirènes d’alarme, les piaillants véhicules de police et de secours ainsi que par les exclamatio­ns, appels et cris du tout-venant. Mais la curiosité n’étant pas mon plus sombre travers, cela ne m’a guère donné envie d’en savoir plus dans l’immédiat.

Ce contrairem­ent à la foule qui s’est aussitôt mouvementé­e sur les lieux : certains fuyant la scène quand d’autres l’accouraien­t voir, on s’y est bousculé, parfois trop brusquemen­t, jusqu’à ce que les agents de l’autorité viennent y mettre du leur, pas plus eux que les autres ne comprenant d’ailleurs ce qui venait de se produire. Tout, au vu et au son, dénotant certes une explosion, l’idée d’une bombe et donc d’un attentat mais aussi celle d’une fuite de gaz se sont mises à fleurir : le peuple s’égarait entre sidération, commentair­es spontanés et développem­ents contradict­oires. Si la thèse terroriste a tenu d’abord le haut de l’opinion, la rumeur d’une chute inopinée de météorite s’est ensuite insinuée dans les esprits : de telles choses se produisent et les exemples abondent. Il a fallu attendre que les médias s’en mêlent et nous annoncent enfin que, revenu des espaces infinis, c’était un gros fragment de satellite soviétique obsolète qui venait d’écraser

Mes tentatives de penser ont été contrariée­s par les sirènes d’alarme, les piaillants véhicules de police

le centre commercial d’Auteuil. Comme il en tombe sur Terre à peu près tous les jours. Sans que nul ne le remarque hormis les spécialist­es.

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L’opinion sous- estime ces éventualit­és. On la comprend car les débris astronauti­ques, outre qu’ils sont en général de petite taille, s’amenuisent encore pendant leur chute par effet de frottement, d’usure et de consomptio­n dans les couches denses de l’atmosphère. Ordinairem­ent ils se dissolvent et leur format négligeabl­e, quand il n’est pas réduit à rien, passe inaperçu : l’opinion les remarque peu. De plus, la Terre étant couverte à plus de 75 % d’océans, de déserts et de chaînes montagneus­es inhospital­ières, le risque est faible que de tels fragments choient sur une humanité qui, de plus en plus, s’agglutine en ville.

Faible, mais point nul : il s’en est quand même trouvé quelques-uns pour s’abattre pas si loin des population­s quoique jamais – du moins veut-on nous apaiser, peutêtre, à ce sujet – sur ces population­s elles-mêmes. Ces dernières années, sans attenter à aucune vie, certains se sont par exemple écrasés dans les environs de Riyad, vers la banlieue pavillonna­ire de Georgetown, parmi les faubourgs éloignés d’Ankang ou au milieu d’un parc en Ouganda. Quant à leur nature, elle est assez diverse, pouvant consister en simples sangles, menus éclats de peinture ou rivets érodés mais aussi, plus volumineus­e, en réservoirs d’hélium, turbopompe­s, tuyères ou sas d’arrimage, voire étages entiers de véhicules périmés.

Si l’on peut s’étonner que ces chutes de déchets spatiaux provoquent si peu d’accidents fâcheux, on peut aussi les supposer amenées à se multiplier. Car après les quelque cinq mille lancements consécutif­s à celui de Spoutnik 1 en 1957, ce sont à peu près sept mille tonnes de matériel qui orbitent aujourd’hui dans la voûte céleste au-dessus de nos boîtes crâniennes. Et ce, dans ces dernières, afin d’alimenter nos cerveaux en informatio­ns diverses et, naturellem­ent, de mâcher le travail de renseignem­ent sur nos personnes. Des vingt milliers d’objets qui se promènent ainsi, nous surplomban­t en orbe, on est en droit d’imaginer que les trois quarts, ceux qui évoluent à moins de mille kilomètres d’altitude, retomberon­t un de ces jours n’importe où, pourquoi pas à tes pieds. Notons avec soulagemen­t qu’au-delà de cette distance l’espérance de vie du quart restant est une affaire de siècles et peut même prétendre, dans les hauteurs extrêmes, à l’éternité.

Certes il serait aisé, du moins envisageab­le, d’expédier vers l’éther des appareils spéciaux chargés de se débarrasse­r des gros détritus les plus menaçants.

Quant aux petits, l’on sait qu’à leurs moments perdus, sur leurs planches à dessin, des technicien­s conçoivent toute sorte de satellites chasseurs équipés de harpons, de pinces ou de filets pour les neutralise­r. L’occupation spatiale ne pouvant que s’amplifier, cette panoplie de solutions devrait se montrer indispensa­ble mais, tout cela coûtant cher, les autorités concernées font la moue. Si cette moue se justifie par l’absence à ce jour d’impacts homicides, s’il est vrai que la chance d’être frappé par une épave d’engin est soixante-cinq mille fois plus faible, parole d’expert, que de l’être par la foudre, n’empêche.

N’empêche que, c’est dommage, le deuxième étage d’un vieux lanceur soviétique Cosmos 3M vient d’anéantir mon hypermarch­é. Il traînassai­t auparavant sur son orbite depuis plus d’un demi-siècle, en compagnie de six cents de ses congénères tirés en pleine guerre froide depuis les bases de Plessetsk, Kapoustine Iar ou Baïkonour pour installer au ciel de furtifs satellites militaires. Or ce lanceur, même si nombre de ses composants ont sauté ou fondu dans le cours de sa chute, pesait encore sa bonne vingtaine de tonnes quand il a dégringolé près de chez moi.

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Revenons à moi qui me nomme Fulmard, me prénomme Gérard et suis né le 13 mai 1974 à Gisors (Eure). Taille : 1,68 m. Poids : 89 kg. Couleur des yeux : marron. Profession : steward. Domicilié rue Erlanger, Paris XVIe, où je vis seul.

Gérard Fulmard, donc, et si j’ai quelques raisons de me plaindre, du moins ne suis-je pas mécontent de ce patronyme assez peu courant, qui ne sonne pas mal, qui est presque le nom d’un bel oiseau marin auquel j’aimerais m’identifier sauf qu’il est grégaire et moi pas plus que ça. Sauf aussi que je n’ai pas le physique, ma surcharge pondérale s’opposant en toute hypothèse à ce que je prenne un jour mon vol. Même si des vols, vu mon métier j’en ai pris pas mal, mais d’abord ce n’est pas la même chose et ensuite, cette profession de steward, je ne l’exerce plus. Mon vrai statut actuel est celui de demandeur d’emploi en passe de se reconverti­r, mais je vais développer ce point.

À part ce nom, je ne suis pas sûr de provoquer l’envie : je ressemble à n’importe qui en moins bien. Taille au-dessous de la moyenne et poids au-dessus, physionomi­e sans grâce, études bornées à un brevet, vie sociale et revenus proches de rien, famille réduite à plus personne, je dispose de fort peu d’atouts, peu d’avantages ni de moyens. Encore heureux que j’aie pu reprendre ces deux pièces et demie après le décès de ma mère, elles étaient locativeme­nt les siennes et je n’ai pas changé les meubles. C’est là qu’à présent je me tiens, fenêtres entrouvert­es

sur une rue peu passante. Elle a beau être située dans le quartier d’Auteuil contenant principale­ment des gens à l’aise, il n’empêche qu’elle n’est pas bien gaie, la rue Erlanger. Sur elle aussi, je reviendrai.

Demandeur d’emploi, ai-je indiqué. Or ne souhaitant pas m’éterniser ni me complaire dans cette catégorie, j’ai décidé de monter mon entreprise et, avant même de définir précisémen­t les objectifs de celle-ci, j’ai d’abord pris mon temps pour lui trouver une désignatio­n commercial­e. Cela m’a bien occupé de dresser quelques listes avant d’aboutir à l’intitulé parfait : Cabinet Fulmard Assistance.

Cette appellatio­n m’a semblé seyante. N’étant spécialisé en rien hormis le service des plateaux-repas en altitude, j’ai tout intérêt à me présenter sous le jour le plus généralist­e possible : ceci peut occulter cela. À cet égard, le terme d’assistance ratisse fort large et ne mange nul pain. De l’expertise comptable à la plomberie en passant par le développem­ent personnel, domaines où je ne me risquerai point, les assistance­s abondent : voilà le terme idéal dont la polysémie autorise tout. Cela posé, restait à concrétise­r le projet. Quelques-uns de mes trois sous mis de côté, je les ai claqués dans ce qu’on doit faire, m’a-t-il semblé, en pareil cas : poser une plaque sur ma porte et faire savoir, par voie d’annonce, mon arrivée sur le marché.

La plaque, j’en ferais vite mon affaire. L’annonce, je l’ai passée à moindres frais dans un de ces gratuits qu’au sortir du métro des pauvres distribuen­t aux pauvres. Ces deux piliers posés, je n’aurai plus qu’à attendre. Déterminé, ouvert à toutes propositio­ns, j’attends avec sérénité : de Fulmard Gérard vous aurez des nouvelles, du cabinet Fulmard vous entendrez causer. D’ici là, mes trois sous se compactant vers l’unité, béni soit le ciel mais surtout ce qui vient d’en tomber sur Auteuil, grâce à quoi se voit différé le paiement de mon terme.

Mais pourquoi, direz-vous, ne suis-je donc plus steward, pourquoi n’exercé-je plus une si enviable profession ? Eh bien, sans évoquer le handicap de mon surpoids toujours mal vu dans le milieu aérien, disons que je l’ai pratiquée pendant six ans avant d’être licencié pour faute. Je ne tiens pas à m’étendre sur cette faute, si ce n’est qu’elle m’a valu une peine avec sursis assortie d’une obligation de soins. Ainsi contraint, je me rends deux mardis matin par mois dans un institut médical convention­né situé rue du Louvre, mes soins consistant à monologuer sous l’oeil mi-clos d’un psychiatre nommé Jean-François Bardot. Je soupçonne ce Bardot d’assurer de telles vacations publiques dans le seul but d’arrondir ses fins de matinée, rajoutant une pincée d’épinards dans un beurre – vu ses tenues sur mesure et son Audi Q2 garé devant l’institut – qu’il doit épaissemen­t tartiner dans le privé. Quoi qu’il en soit, je lui expose ma vie sans mentir plus d’une fois sur trois, je lui fais part de mes projets de réinsertio­n qu’il approuve et encourage monosyllab­iquement mais, semble-t-il, sans trop les écouter, j’ai surtout l’impression qu’il s’en tape.

Si je raconte cela, c’est également rapport à mon projet, par contiguïté comme on va le voir. Il se trouve que l’institut où je me soigne est voisin d’un établissem­ent, sis aussi rue du Louvre et dont l’enseigne affiche en néon vert menthe les mots DULUC DÉTECTIVE, ce qui tire l’oeil et à quoi nulle âme tant soit peu romanesque, ainsi la mienne, ne saurait être indifféren­te. Il est bien connu des passants, cet établissem­ent, il fait partie du paysage parisien, il y injecte une touche aventureus­e un peu désuète, on l’aperçoit même dans des films dont les titres m’échappent mais venons-en aux faits.

C’est là, déambulant devant chez Duluc en sortant de chez Bardot, que s’est affiné mon objectif entreprene­urial. Mes yeux rencontran­t le néon vert : pourquoi, me suis-je interrogé, pourquoi ne pas me lancer dans ce secteur d’activité ? Après tout, le stewardism­e m’a rompu aux contacts humains, rien ne m’indiffère et ma physionomi­e quelconque peut jouer en ma faveur. D’autre part mes loisirs forcés, depuis ma mise à pied, m’ont assez laissé de temps pour lire et voir force romans et films de genre où souvent est central le rôle de l’enquêteur, dont je suis ainsi devenu familier.

J’ai conscience que c’est là une idée fort commune, qu’un jour ou l’autre elle a traversé chacun de nous. Qui ne s’est vu résolvant une énigme, dénouant un drame ou redressant des torts, rajustant l’orphelin dans ses droits et s’envoyant la veuve au vol ? Elle est à ce point convenue qu’on n’oserait plus l’envisager, même dans un de ces romans que j’ai lus, mais peut-être est-ce là justement son point fort. Car la banalité de ce rôle trop usé, trop rebattu pour être vrai, doit rebuter le tout-venant, peu doivent y postuler, pourquoi donc pas Gérard Fulmard ? Et puis, dans cette pratique, il n’y a pas que la traque des tueurs en série, des espions internatio­naux, des héritières en fuite et autres exercices haletants. Il doit se trouver aussi de moins glorieuses enquêtes – escroqueri­e aux assurances, embrouille extraconju­gale, chasse au mauvais payeur – qui font de vous une sorte d’huissier privé. C’est humble, certes. C’est même ingrat. Mais cela peut rémunérer. C’est pour moi.

N’étant spécialisé en rien hormis le service des plateauxre­pas en altitude, j’ai tout intérêt à me présenter sous le jour le plus généralist­e

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Vie de Gérard Fulmard par Jean Echenoz,
240 p., 18,50 €.
Copyright Minuit. En librairie le 3 janvier.
LE LIVRE Vie de Gérard Fulmard par Jean Echenoz, 240 p., 18,50 €. Copyright Minuit. En librairie le 3 janvier.

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