Les hommages à la reine
Une superbe exposition sur Marie-Antoinette, dont le catalogue a été établi sous la direction d’Antoine de Baecque, se tient à la Conciergerie où la reine fut détenue avant son exécution.
A «ucune figure historique n’a connu autant de sobriquets. L’autre chienne (pour l’Autrichienne), la ministre des colifichets, madame déficit, la catin royale, la fureur utérine ! De son vivant, elle fut au centre de bien des campagnes de propagande ou de presse ; et après sa mort, ces réputations contradictoires ont façonné son image. » Antoine de Baecque signe un beau livre consacré à
Marie- Antoinette, pour percer ses mystères à l’occasion de la rétrospective organisée à la Conciergerie de Paris, dont il assure le commissariat. Il fait preuve d’une audace réjouissante en confrontant des oeuvres, toutes époques confondues, dans ce qui fut la prison de l’épouse de Louis XVI, dans l’attente de son procès qui la condamna à l’échafaud le 16 octobre 1793. Des objets qui retracent son destin tragique (la clé et la serrure de sa cellule, un soulier perdu lors de son exécution), à ses effets personnels à la cour ( une paire de gants, de la vaisselle de Sèvres), l’exposition pluridisciplinaire met en lumière la vie de la reine méprisée par son peuple et aujourd’hui devenue objet de culte. Ainsi, le célèbre portrait en pied exécuté par Élisabeth Vigée Le Brun, conservé au château de Versailles, est installé à côté d’une poupée Barbie à son effigie ! L’icône a tour à tour inspiré la mode (Christian Louboutin), le cinéma (Sofia Coppola, Benoît Jacquot), l’art contemporain (Anish Kapoor, Joana Vasconcelos), ou encore des fabricants de jouets au sens de l’humour macabre avec des figurines à tête éjectable…
« Marie-Antoinette, métamorphoses d’une image », Conciergerie de Paris. Jusqu’au 26 janvier.
Marie-Antoinette. Métamorphoses
d’une image, catalogue de l’exposition sous la direction d’Antoine de Baecque, 216 p., Éditions du Patrimoine/Centre des monuments nationaux, 39 €