3 RAISONS DE SE FONDRE DANS DE... LA CHALEUR

Victor Jestin

CE PREMIER ROMAN REMARQUÉ NOUS FAIT PASSER UNE JOURNÉE DANS LA PEAU D’UN ADOLESCENT, COUPABLE MALGRÉ LUI.

Les vacances touchent à leur fin pour Léonard, qui s’en réjouit. 17 ans et mal dans sa peau, le jeune homme n’a pas trouvé sa place dans ce camping des Landes écrasé de soleil où les corps dénudés s’exposent quand le sien semble lui échapper, où les autres dansent sur la plage et se volent des baisers. Est-ce ce mal-être, cette distance au monde, qui empêche Léonard de réagir quand Oscar suffoque sous ses yeux, étranglé par les cordes d’une balançoire ?

UNE AMBIANCE ÉTOUFFANTE S’INSTALLE AU COEUR DE L’ÉTÉ.

Pris de panique, Léonard enterre le corps sans vie sur la plage. S’enclenche dès lors un impitoyable compte à rebours : le cadavre sera-t-il découvert avant son départ du camping au lendemain de cet acte qu’il ne parvient à s’expliquer ? Peu à peu, l’implacable soleil laisse place à l’orage, l’océan menace la tombe de fortune et le lecteur se laisse envahir par la délicieuse angoisse transpirant de chaque page du récit, jusqu’à sa chute inattendue.

LE JEUNE AUTEUR DE 25 ANS PORTE UN REGARD ACERBE SUR LA SOCIÉTÉ DU DIVERTISSEMENT.

Si l’âge ingrat peut expliquer le mal-être du héros, l’injonction au divertissement déversée par les haut-parleurs du camping rend son environnement d’autant plus pesant, perçu à travers le regard aigu de Léonard. Dans La Chaleur, Victor Jestin dresse ainsi le portrait peu flatteur d’un monde clos où les rires des vacanciers sonnent faux, victimes d’une usine à fabriquer un bonheur artificiel qui a effectivement de quoi donner des envies de meurtre.

n La Chaleur par Victor Jestin (Flammarion)